Tout comme le souhaitait Mme Poirier, la nouvelle directrice, qui a travaillé comme préposée aux bénéficiaires, puis pendant 15 ans dans les laboratoires du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), a été interpellée par la cause et souhaitait y contribuer. « Absolument tout ce qui entoure les activités de l’organisme rejoint mes valeurs profondes. J’ai envie de m’impliquer et de faire la différence en travaillant chaque jour pour rehausser la qualité de vie des résidents de l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe en améliorant leurs soins, les services qui leur sont offerts ainsi que leur milieu de vie », affirme Karine Beauchamp.
La passion de Christine Poirier
C’est cette même ferveur qui animait Mme Poirier lorsqu’elle a décidé de faire le saut comme directrice de la Fondation Aline-Letendre. « Lorsque j’ai vu l’annonce pour ce poste à l’époque, je me suis demandé si, dans quelques mois, alors qu’il serait comblé, je regretterais de ne pas avoir postulé, alors j’ai fait le saut. En plus, je désirais terminer ma carrière en contribuant à une bonne œuvre », se remémore Christine Poirier, qui travaillait alors comme cadre pour le Service des loisirs de la Ville de Saint-Hyacinthe.
Elle connaissait déjà bien le milieu communautaire grâce à cet emploi et à ses nombreuses implications bénévoles sur des conseils d’administration dans les domaines culturels et récréatifs, mais son intérêt pour l’Hôtel-Dieu, qui fait partie du patrimoine maskoutain, remontait à bien plus loin, dans sa tendre enfance. Elle se rappelle y avoir visité un grand-parent et avoir été impressionnée par ce que les Sœurs de la Charité avaient réussi à mettre sur pied en fondant l’institution en 1840. D’ailleurs, le nom de la fondation, qui a vu le jour en 1984, vient de la dernière sœur à avoir été responsable de l’Hôtel-Dieu et qui a continué à s’impliquer même lorsqu’il a été cédé au gouvernement provincial. La photo de cette sœur trône d’ailleurs dans le bureau de Christine Poirier. « Je suis sûre qu’elle veille au grain », lance-t-elle.
Apport et accomplissements
Par le biais de ce poste, Christine Poirier ne désirait pas nécessairement révolutionner la Fondation. « Je cherchais à assurer la continuité de ce qui existait déjà. La Fondation était connue, reconnue et respectée de tous », affirme-t-elle.
« Le plan stratégique était de continuer sur la même voie tout en suivant l’évolution du domaine philanthropique qui est caractérisée par l’utilisation des nouvelles technologies. Il fallait rester à l’affût des besoins des résidents, car ils nous arrivent plus vieux et plus hypothéqués. Ils ne jouent pas au bingo toute la journée. Ils ont besoin qu’on prenne soin d’eux », ajoute-t-elle.
Mme Poirier souhaite que sa successeure fasse de même tout en apportant, bien sûr, des idées nouvelles. Avec un conseil d’administration impliqué, elle n’est pas préoccupée par l’avenir de la Fondation qui, selon elle, perdurera encore longtemps, car les besoins des personnes âgées sont toujours bien présents. « Le conseil d’administration va s’assurer que la notoriété de la Fondation soit maintenue. La Fondation travaille pour le présent et le futur dans un but de pérennité. Nous aidons la direction de l’Hôtel-Dieu à faire mieux, plus vite et pour tout le monde en même temps », renchérit-elle, en soulignant avoir reçu la reconnaissance des familles, mais aussi du personnel.
D’ailleurs, la Fondation a aussi fait part à la direction de son désir d’aider à la rétention du personnel soignant, car ce sont les résidents qui en bénéficient.
Ce dont elle est particulièrement fière c’est que différents projets ont été réalisés avec la mise en commun de différents organismes. Elle fait notamment référence au spectacle Rock’n’Time, à la Journée Desjardins et au Défi des générations. « Nous avons osé partager avec d’autres organismes et ils ont été bien heureux de cela », indique-t-elle.
Parmi les grands investissements pilotés par Christine Poirier, il y a l’acquisition, entre 2015 et 2018, de 26 chariots pour le maintien de la température qui bénéficient maintenant aux 500 résidents. Cela représentait un investissement de 500 000 $. De plus, en 2020, un véhicule de transport adapté de 12 places a été acquis au coût de 100 000 $ pour pouvoir transporter les résidents jusqu’aux lieux où ils reçoivent des tests médicaux.
Les Jardins Marguerite-D’Youville du centre d’hébergement ont aussi évolué en 12 ans. En novembre 2011, quelques mois après avoir obtenu le poste, Christine Poirier a participé à l’inauguration de la portion arrière de ceux-ci. Puis, en 2015, la roseraie a été plantée. Finalement, en 2022, c’est la tonnelle qui a été inaugurée.