« Le problème, c’est le bruit et la poussière. Est-ce que ça va être un combat continuel? Est-ce qu’il va falloir se battre pendant 35 ans pour préserver notre qualité de vie? Que va-t-on faire avec les poids lourds? », se questionne Luc Morissette, résident du quartier.
Devant une salle pleine à craquer de citoyens mécontents, les élus ont donc repoussé la décision à une future séance. Ils devaient, au départ, adopter un règlement qui, entre autres, permettait d’ajouter un terrain au parc industriel Camille-Mercure. Ce terrain, qui s’étend sur 54 200 mètres carrés, est situé en zone blanche et appartient à la Ville. À l’heure actuelle, il est loué pour être cultivé. Les élus souhaitaient également ajouter des usages au parc industriel afin de permettre des industries agroalimentaires à incidence faible et à incidence modérée à forte.
La présidente du Boisé des Douze, Céline Lussier-Cadieux, a appelé à la prudence. Afin de préserver une belle harmonie avec la réserve naturelle jouxtant le parc industriel, elle demande à ce que les nouvelles industries soient à incidence faible. Elle propose même que, si des entreprises quittent, les prochaines soient à incidence faible.
« Les citoyens en ont profité pour ramener des insatisfactions qui se sont accumulées au fil des années. On a écouté les gens et on a fait marche arrière pour réfléchir, mentionne le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard. On n’aura peut-être pas le choix de reculer dans ce dossier. Ça reste que c’est un parc industriel. Il faut vivre avec. »
Cet ajout vise un terrain qui permettrait l’arrivée hypothétique d’une seule industrie. Ce changement touche en partie le quartier Yamaska et en partie le quartier Saint-Joseph.
« Depuis bien des années, ceux qui ont un terrain industriel à faible incidence ne respectent pas le règlement municipal, ajoute le conseiller municipal du district Yamaska, Pierre Thériault. Les gens veulent une mise au point. Ils veulent que le cadre bâti respecte la réglementation. De ce que j’en comprends, on doit régulariser ce qui existe avant de faire des changements. Ça va nous faire plaisir de s’asseoir et de regarder ce qui se passe dans ce parc industriel. »
Rareté de terrains
La Ville avait commencé ce changement réglementaire après avoir été interpellée par Saint-Hyacinthe Technopole. Les terrains industriels commencent à manquer et des entreprises démontrent un intérêt à s’installer en territoire maskoutain.
« Avant de pouvoir changer le zonage, il faut s’assurer d’occuper tous nos terrains qu’on possède déjà. On l’a vu avec Exceldor, c’est compliqué changer le zonage d’une terre agricole. Et en tant que Municipalité, on veut toujours attirer de nouvelles industries et de nouveaux commerces », poursuit M. Beauregard.
Si le conseil municipal décide de poursuivre le processus réglementaire, il sera soumis à un processus d’approbation référendaire.