6 juillet 2023 - 10:24
Le Fonds FTQ investit dans la bioénergie à Saint-Pie
Par: Zineb Guennoun | Journaliste de l'Initiative de journalisme local
Le Centre de traitement de la biomasse, basé à Saint-Pie, transforme annuellement plus de 150 000 tonnes de matières qui permettent de produire du gaz naturel renouvelable et des engrais biologiques de grande qualité. Photothèque | Le Courrier ©

Le Centre de traitement de la biomasse, basé à Saint-Pie, transforme annuellement plus de 150 000 tonnes de matières qui permettent de produire du gaz naturel renouvelable et des engrais biologiques de grande qualité. Photothèque | Le Courrier ©

Afin d’accélérer la croissance de la filière des bioénergies au Québec, le Fonds de solidarité FTQ vient d’investir 100 M$ dans le développement du gaz naturel renouvelable (GNR) en misant sur des projets de biométhanisation.À peine créée, la nouvelle société, le Fonds de solidarité FTQ Bioénergie,a annoncé l’acquisition de trois entreprises québécoises faisantoffice de leaders dans le secteurde la bioénergie : Solucycle ainsique le Centre de traitement de la biomasse de la Montérégie (CTBM)et sa filiale Qarbonex, toutes lesdeux situées à Saint-Pie.

Normand Bélanger, président du Fonds de solidarité FTQ Bioénergie, souligne que l’objectif de cette nouvelle société est de développer le domaine de la bioénergie au Québec et la mise en place « de projets à taille humaine afin de contribuer à l’essor économique des régions ».

« Le modèle d’affaires qu’on veut développer et qu’on veut mettre en place partout au Québec, ce sont les petites usines à échelle humaine, mais on pense qu’on pourrait transposer ce modèle à dix ou douze endroits différents au Québec dans des régions rurales où on trouve principalement des agriculteurs qui ont des lisiers. Ce lisier, s’il n’est pas récupéré, produit du méthane et des gaz à effet de serre. On veut récupérer ce méthane et l’amener dans un centre pour le transformer en gaz naturel renouvelable », a-t-il expliqué.

L’idée de s’engager dans la spirale de la transition énergétique n’est pas fortuite, mais le fruit d’une réflexion approfondie en raison du rôle clé de cette initiative dans le défi environnemental et la lutte contre les changements climatiques. « Dans le cadre de notre qualification stratégique de 2026, on a regardé ce qu’on pouvait faire au niveau environnemental, puis on s’est arrêtés au domaine des bioénergies. Après avoir étudié ce qui se faisait ici et ailleurs, on a constaté qu’on avait de belles entreprises ici qui étaient déjà en activité comme CTBM et Qarbonex. »

La première exploite une usine de valorisation des matières résiduelles organiques et la deuxième se spécialise dans l’accompagnement des projets de GNR. « Dans le but d’avoir une participation financière, on a procédé aux négociations avec ces entreprises pour améliorer leur plan de croissance. En plus de l’autre perle, Solucycle, qui se spécialise dans la gestion et la récupération des déchets alimentaires à la source », ajoute le président de la filiale.

Ce modèle de gestion des résidus alimentaires est assez innovateur. « Ce sont des robots qu’on installe dans les restaurants, les hôtels ou les cuisines qui se chargent de la récupération des repas et des déchets. Ces matières sont ensuite expédiées dans des récipients et sont ramassées par un camion. Cette technique permet de produire du GNR. »

Pour ce qui est du budget, M. Bélanger révèle que l’enveloppe estimée à 100 M$ est entièrement dédiée au domaine de la bioénergie. « Une partie de cette première tranche d’investissement a été utilisée pour l’acquisition de ces entreprises et le reste pour assurer la croissance de ces dernières. »

Ces annonces s’inscrivent dans la vision stratégique du Fonds de solidarité FTQ, qui vise à atteindre 12 milliards de dollars en actifs liés au développement durable d’ici 2027.

Une vision stratégique élargie

Avec 40 ans d’existence, le Fonds de solidarité FTQ se donne une nouvelle mission et une nouvelle vision. « La biométhanisation et la bioénergie sont associées au développement durable et c’est ce qu’on veut faire pour nous démarquer au niveau financier québécois. On prend le risque financier et on accompagne aussi nos partenaires. Mon mandat d’ailleurs, c’est de trouver et de développer des partenariats et c’est ce que je fais depuis 40 ans », a fait savoir Normand Bélanger.

Les entreprises nouvellement acquises à Saint-Pie sont en activité depuis 20 ans et sont reconnues pour leur expertise dans le secteur de la bioénergie. « On est déjà en train de planifier l’agrandissement de CTBM pour un autre 1 ou 2 M$ de production. Pour Qarbonex, la technologie développée au sein de cette firme d’ingénierie fonctionne, donc on veut prendre ce modèle et l’étendre. On pense qu’il y a dix à douze usines similaires qu’on peut installer au Québec. C’est un modèle intéressant. »

Pour des raisons de confidentialité, Normand Bélanger n’a pas été en mesure d’indiquer quels sont ces futurs projets ou leur localisation. « On est en étude de cinq à sept projets qui ressemblent beaucoup à ce qu’on retrouve chez CTBM », a-t-il conclu

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