Mathieu Aubry habite Saint-Hyacinthe depuis une quinzaine d’années. Il s’est associé à quatre partenaires de Saint-Bruno-de-Montarville, soit Brendan O’Dowd, Chloé Chartrand, Philippe Grisé et Frédéric Pierre-Antoine pour réaliser ce projet. Ils y ont vu l’opportunité de mettre sur le marché une nouvelle offre de logement sans toucher à des multilogements déjà existants. MM. Aubry et O’Dowd sont aussi derrière l’immeuble de 32 logements qui est sur le point de se terminer sur le terrain où se trouvait l’ancien mini-putt à quelques mètres de là.
Les promoteurs ont recours au programme APH Select de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). L’entente n’a pas encore été conclue. Le nombre de logements abordables pourrait donc varier. On y trouvera soit 15 % de logements abordables pour un minimum de 20 ans ou 20 % de logements abordables pour un minimum de 10 ans.
« Dans le marché actuel, il n’y a aucune façon d’offrir des logements abordables avec la hausse des taux d’intérêt, la pénurie de main-d’œuvre et le coût des matériaux. Il n’y a jamais eu aussi peu de projets de construction sur la table à dessin. La seule façon intéressante de le faire, c’est d’utiliser ce programme. Par exemple, j’ai un immeuble à Longueuil, nouveau depuis 2022. Il est complet, mais il est devenu déficitaire en raison de la hausse des taux d’intérêt. On choisit quand même de poursuivre des projets comme celui à Saint-Hyacinthe parce qu’on pense à long terme », affirme M. Aubry.
Entre le moment où germe l’idée de construire un immeuble à un certain endroit et sa réalisation, il peut y avoir quelques surprises qui influencent les coûts de construction. Notamment, à l’automne 2022, la Ville de Saint-Hyacinthe a annoncé un moratoire sur toutes les constructions des immeubles de cinq logements et plus afin de respecter la capacité des infrastructures d’aqueduc et d’égout. Les investisseurs de ce projet ont donc assumé les coûts pour bonifier le réseau dans le secteur. Cette dépense n’était pas prévue au moment de faire adopter le plan particulier de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI).
La valeur des travaux est estimée à 40 M$ selon le permis de construction.
Afin de briser les idées préconçues, M. Aubry précise qu’on ne remarquera aucune différence entre un logement abordable et ceux au prix du marché. « Ce n’est pas un logement plus cheap pour les pauvres. On ne peut pas faire d’unités différentes pour les logements abordables. Oui, les autres logements sont plus élevés, mais c’est un sacrifice pour offrir des logements abordables. On ne fait pas du haut de gamme. On fait ce qu’on appelle dans le jargon des logements standards plus. On vient chercher le “plus” avec tous les services autour », ajoute-t-il.
Un complexe inclusif
L’immeuble atteindra quatre étages. On y retrouvera 45 configurations différentes de logements entre des 3 1/2 et des 5 1/2. Le bâtiment se composera aussi de bureaux à domicile détachés des logements, d’une salle de réception, d’une salle de jeux pour les enfants, d’une salle d’entraînement et d’une salle destinée à l’art et à la lecture. À l’extérieur, on trouvera un terrain de pétanque et de mini-putt, des modules de jeux pour enfants et un jardin communautaire. La construction de l’immeuble a été réfléchie afin de conserver les arbres sur le site. Un sentier sera d’ailleurs aménagé parmi les arbres à l’arrière du terrain.
« On tente toujours de se démarquer. On tente de le faire dans tous nos projets parce qu’on croit que ça répond à des besoins. Par exemple, les animaux seront acceptés, contrairement à de nombreux immeubles à logements. Même un parc à chiens sera aménagé. On ne pense pas que ce soit les chiens le problème, mais les propriétaires. On essaie donc de trouver de bons propriétaires de chiens. On a des règlements stricts. On a fait de même à Longueuil et ça se passe très bien », mentionne le promoteur.
L’entrepreneur Groupe Bâtir, une entreprise de Saint-Bruno-de-Montarville, sera en charge de la construction qui devrait se dérouler sur 18 mois.