13 juillet 2023 - 07:00
Combat de boxe en fauteuil roulant : Jani et Manon vont s’affronter
Par: Le Courrier
Manon Pilon, à gauche, et Jani Barré, à droite, lors de leur entraînement de boxe en prévision du combat du 15 juillet. Photo gracieuseté

Manon Pilon, à gauche, et Jani Barré, à droite, lors de leur entraînement de boxe en prévision du combat du 15 juillet. Photo gracieuseté

L’heure approche à grands pas pour Jani Barré et sa conjointe, qui s’affronteront dans un combat de boxe le samedi 15 juillet lors de l’Exposition agricole de Trois-Rivières. LE COURRIER est allé à leur rencontre.

Bien assises aux tables extérieures du Café Van Houtte de Saint-Hyacinthe, Jani Barré et sa conjointe Manon Pilon sont plus prêtes que jamais, à quelques jours de leur combat inusité. Un duel qui se déroulera sur fauteuil roulant en raison de l’ostéogenèse imparfaite dont souffre Jani Barré depuis sa naissance. Une maladie très rare qui se traduit par des os fragiles qui se cassent aussi facilement qu’une assiette. Ce n’est pourtant pas ce qui l’arrêtera et, de toute évidence, elle n’a jamais reculé devant rien. « On n’est pas là pour se donner des caresses. Non! On boxe et on boxe pour vrai », affirme-t-elle avec assurance.

Jani Barré a bénéficié d’un traitement expérimental pour lui permettre d’épaissir le contour de ses os. « J’ai reçu ça pendant huit ans et ça a transformé ma vie. J’y allais tous les trois mois pendant trois jours », révèle celle qui a subi ses traitements à l’Hôpital Shriners de Montréal.

Grâce à la médecine, elle compte désormais huit marathons à son actif, en plus du record de la première femme canadienne à compléter un marathon en fauteuil roulant régulier. Une course de 42,2 km qu’elle a complétée en 4 heures, 12 minutes et 29 secondes, lors du marathon de Montréal en 2018.

L’une des raisons pour lesquelles elle boxe aujourd’hui est pour l’aider à amasser des dons pour financer le coût de ses deux prochains marathons prévus en novembre prochain à New York et en avril 2024 à Londres.

L’autre explication à son combat de boxe du 15 juillet est pour démontrer aux gens de quoi elle est capable en plus de motiver les gens.

« J’étais une fille extrêmement fragile et, là, je m’en vais me battre sur un ring. Qui aurait pensé ça? C’est quand même extraordinaire », raconte celle qui a subi 157 fractures étant plus jeune.

Par le fait même, elle affirme que le combat qui l’attend sera tout un exploit quand elle regarde tout ce qu’elle a dû traverser dans sa vie. « Je veux montrer que, si moi je suis capable, vous autres aussi pouvez le faire. Je m’en vais faire un combat de boxe! Je m’en vais me battre. J’ai cette maladie-là et je le fais. Donc, n’importe qui peut le faire », assure-t-elle avec passion.

Revirement de situation

Quand on regarde l’adversaire de Jani Barré, il peut être assez surprenant de voir que c’est sa propre conjointe. Cependant, ce n’était pas censé se dérouler de cette façon au départ.

« J’avais trouvé une adversaire et j’avais commencé à l’entraîner. Ça faisait trois semaines que je l’entraînais quand elle s’est mise à avoir des maux de tête et son médecin lui a dit d’arrêter. Donc, c’est pour ça qu’on s’est retrouvé dans cette situation », explique celle qui a dû se trouver une nouvelle combattante trois semaines avant le combat.

C’est au moment où l’inquiétude commençait à prendre le dessus que sa partenaire de tous les jours lui a proposé de se battre contre elle. « Au début, je pensais que c’était une blague, mais elle m’a dit que non et qu’elle était sérieuse », raconte Jani Barré.

C’est d’ailleurs un geste qui a été apprécié de la part des gens. « Finalement, cette histoire-là s’est transformée en quelque chose de super inspirant. Elle m’aide à faire mon combat de boxe, donc les gens sont inspirés par elle aussi. »

Entraînement et adaptation

Si se déplacer sur un fauteuil roulant est devenu une formalité avec le temps pour Jani, ce n’est pas le cas pour sa conjointe, qui a dû s’adapter et s’entraîner avec un fauteuil roulant, elle qui n’a pas de condition particulière.

« Pour la première fois en quatre ans, j’ai passé trois ou quatre semaines à m’entraîner comme elle et je vous confirme que ce n’est pas facile! », révèle Mme Pilon.

Selon les propos des deux Maskoutaines, l’entraînement est plus compliqué que les gens pensent, car il faut avoir une bonne force de frappe tout en propulsant le fauteuil roulant et les gants de boxe viennent ajouter une difficulté. Elles peuvent toutefois compter sur l’ancienne championne canadienne de boxe Geneviève Lachance et le copropriétaire du Club de boxe de Saint-Hyacinthe Anthony Seyer qui leur viennent en aide pour leurs entraînements.

Les billets pour ce combat particulier sont en vente au fightnight.co/billets au prix de 50 $ pour l’admission générale.

Par Félix Gallant

image

Une meilleure expérience est disponible

Nous avons détecté que vous consultez le site directement depuis Safari. Pour une meilleure expérience et pour rester informé en recevant des alertes, créez une application Web en suivant les instructions.

Instruction Image