« Le début de mon combat date de 2018. J’ai commencé par adresser une plainte au commissaire aux plaintes; aucun suivi n’a été fait de leur part. Ensuite, j’ai fait appel au Protecteur du citoyen qui a fait des recommandations, sans oublier mon recours au journal Le Courrier pour qu’on puisse corriger la situation », s’est remémoré Mme Nadeau.
Avant l’aménagement de la cour, la mère de Mathieu explique qu’il y avait plusieurs usagers internés à l’unité Saint-Charles, toujours cloîtrés à l’intérieur du pavillon. Son fils ne sortait pratiquement plus et restait enfermé entre quatre murs. La mère du jeune homme trouvait déplorable qu’il ne quitte son unité qu’une fois par mois sous surveillance accrue, sur un fauteuil gériatrique pour aller dans une cour près d’un stationnement ou du boulevard Laframboise, seules sorties de l’hôpital qui étaient disponibles à l’époque. Selon elle, l’état de Mathieu se dégradait et sa santé mentale prenait un dur coup.
Jacqueline Nadeau trouve certes que le processus a pris beaucoup de temps pour la réalisation du projet, mais elle est quand même contente de son aboutissement. « Quand on m’a annoncé que les travaux avaient débuté, j’avais le sourire aux lèvres. Je me suis dit : j’ai enfin gagné ma cause. La cour vient d’ouvrir ce printemps et mon fils peut maintenant venir ici en toute sécurité. Je suis fière de mon combat, ça me touche beaucoup. Je l’ai fait pour mon fils, qui peut sortir chaque jour maintenant, et pour les autres usagers aussi. D’ailleurs, on me remercie pour ça. »
L’unité Saint-Charles héberge une vingtaine d’usagers dont les cas sont souvent lourds et nécessitent une réadaptation complexe. Selon la mère de Mathieu, la majorité d’entre eux peuvent dorénavant prendre l’air aisément avec l’ajout de cette cour qui apportera une certaine qualité de vie dans leur quotidien.