20 juillet 2023 - 07:02
Circulation lourde sur des Seigneurs Est
La fin de la guerre?
Par: Le Courrier
Martin Bourrassa

Martin Bourrassa

Il est bon de rappeler que les guerres ne sont pas éternelles. Qu’il arrive évidemment qu’elles puissent avoir un début et une fin. Et que les bons peuvent parfois gagner et le gros bon sens triompher.

C’est le grand message que nous envoie la saga de la circulation lourde sur la rue des Seigneurs Est à Saint-Hyacinthe.

« Rue des Seigneurs est : la guerre aux camions reprend », titrait ce journal le 12 septembre 2013, il y a de ça pratiquement 10 ans. Notre journaliste rapportait à ce moment les récriminations des membres du comité de sécurité de la rue des Seigneurs Est mené par Andrée Corbeil et Diane Laflamme, deux résidentes du secteur. Ce comité s’était formé l’année précédente dans l’espoir de faire bouger les choses et de mettre de la pression aux bons endroits, c’est-à-dire sur les élus municipaux et les fonctionnaires du ministère des Transports. Ces deux dames ne demandaient pas la lune, juste un peu d’écoute, de considération et de respect. Et surtout une façon de retrouver la quiétude perdue au fil des ans.

La problématique du transport lourd sur cette artère aussi stratégique que fréquentée n’est pas apparue du jour au lendemain. Elle est là depuis au-delà de dix ans et les différents relevés effectués dans le secteur ont démontré que le va-et-vient des camions n’est pas une simple vue de l’esprit. La problématique est documentée et n’a fait que s’accroître ces dernières années. Ce n’est donc pas un caprice de citoyens intolérants.

C’est un peu la situation à risque sur la rue des Seigneurs dans son ensemble, alors que cette voie de contournement très prisée s’est aussi transformée en voie de densification résidentielle un peu plus à l’ouest dans les limites de Saint-Hyacinthe.

Mais la problématique de la circulation lourde s’est tout particulièrement concentrée entre l’autoroute 20 et le boulevard Laurier dans le secteur de Sainte- Rosalie, là où la rue des Seigneurs Est – la route 224 – traverse une section passablement peuplée en plein cœur de l’ancien noyau villageois. D’où la cohabitation difficile entre camions et résidents. Et le combat citoyen devenu nécessaire. Il aura donc fallu au fameux comité combattre et monter la garde pendant 10 ans avant d’obtenir satisfaction.

C’est long quand on considère que ces gens-là ne faisaient pas seulement se plaindre de leur sort depuis le départ, mais qu’ils apportaient aussi avec eux une solution logique et réalisable à peu de frais, presque gratuitement en fait. La solution du gros bon sens. Celle qui se dessine en ce moment même. Cette solution ne passait pas par l’aménagement d’une nouvelle voie de contournement en pleine zone agricole.

Elle était beaucoup plus simple que cela et consistait à forcer le détour des semi-remorques par la route 116. Par la force des choses, cette option avait déjà été testée avec succès par le passé et semblait même avoir fait ses preuves.

Dans notre reportage de l’automne 2013, Mme Corbeil rappelait justement qu’en 2009, la circulation avait été déviée de la rue des Seigneurs Est durant quatre mois pour permettre le réaménagement d’un ponceau. Les véhicules lourds empruntaient alors la route 116 pour accéder à l’autoroute.

« Les villageois avaient retrouvé une qualité de vie et les camionneurs se rendaient à destination. Donc, pourquoi aménager une voie de contournement alors que ce chemin réglerait le problème? », demandait avec justesse la porte-parole du comité. Exactement le même raisonnement demeure.

Bien entendu, les plus fins observateurs constateront qu’on souhaite régler le problème en le déplaçant. Effectivement, il n’y a pas de solution magique. Les véhicules lourds doivent passer quelque part. Ils n’ont pas la capacité de se téléporter.

Est-ce qu’un comité de sécurité formé des résidents de la route 116 va prendre le relais? Rien n’est impossible. Mais quand on analyse le tout froidement et qu’on énumère la liste des pour et des contre, il semble logique de penser que le détour par la route 116 est un moindre mal par rapport à la situation actuelle. C’est du moins le calcul et la conclusion qui semblent rallier la majorité des intervenants dans le dossier et à laquelle nous souscrivons également. Encore une fois, voilà bien la preuve que la mobilisation, voire la résistance et l’insistance citoyennes, peut donner des résultats.

Même au bout de 10 ans.

image

Une meilleure expérience est disponible

Nous avons détecté que vous consultez le site directement depuis Safari. Pour une meilleure expérience et pour rester informé en recevant des alertes, créez une application Web en suivant les instructions.

Instruction Image