Ennuyé par le cours de mathématique auquel il assiste, le petit Martin préfère de loin laisser libre cours à son imagination débordante plutôt que de suivre les leçons de son enseignante. Il décide donc de réaliser le dessin le plus mignon du monde… sans pour autant se douter des conséquences qui suivront. Lorsque l’enseignante s’en aperçoit, elle lui demande de lui montrer. Son dessin, dont le degré de mignonnerie est quasi insupportable, ira jusqu’à semer l’émoi dans l’école par la suite.
Avec cette histoire, Roxane Brouillard voulait stimuler l’imaginaire des enfants avec légèreté et amusement.
« Ce que j’aime, c’est qu’on ne voit jamais le dessin mignon. Le non-dit, c’est encore plus puissant parfois et, dans ce cas-ci, c’est le non vu. Pour chaque jeune, il y a la tension d’imaginer à quoi peut ressembler ce dessin trop mignon », souligne l’auteure.
« J’aime rencontrer les jeunes, donc je me disais qu’ensemble on allait pouvoir imaginer ce que ce serait un dessin trop mignon. Je trouvais que ce serait une activité intéressant à faire avec le livre », poursuit-elle.
L’univers visuel qui accompagne l’album a été réalisé par Cathon, une artiste bien en vue au Québec qui mène différents projets autant comme auteure, illustratrice et bédéiste.
« Fonfon m’a demandé de faire mon top 5 des illustrateurs avec qui j’aimerais travailler et mon numéro 1, c’était Cathon. C’était un rêve de voir un de mes livres être illustré par elle et c’est arrivé. Elle est très occupée par ses projets, donc il y avait peu de chance qu’elle dise oui, mais elle a aimé l’histoire et elle a accepté. »
Avec ses illustrations vives et détaillées, Cathon vient amplifier la folie de l’histoire.
« Il y a un côté trop mignon à ses dessins qui allait bien avec le thème du livre, affirme Roxane Brouillard. Avec les détails qu’elle a su mettre dans ses dessins, c’est comme s’il y avait une deuxième histoire dans les illustrations. Sans le texte, on pourrait juste se plonger dans ses dessins et découvrir une autre histoire. »
Même si elle n’a pas la prétention d’être une grande artiste visuelle, la Maskoutaine a toujours aimé dessiner.
« À l’école, je gribouillais dans mes cahiers, comme le personnage principal. Ma fille et moi, on aime faire des dessins mignons aussi, des dessins kawaii de style japonais, donc ça vient de là. J’ai voulu aller dans l’exagération, dans la folie et dans l’absurde avec ça dans le livre. »
Roxane Brouillard, qui travaille dans les bibliothèques de Saint-Hyacinthe, voue d’ailleurs une fascination aux illustrateurs. « Pour moi, ce sont eux les rocktars. Je les admire énormément », dit-elle.
Bien que le livre soit destiné aux jeunes enfants, l’auteure ne s’empêche pas d’intégrer certains mots plus recherchés dans son récit.
« Je fais confiance aux enfants [pour ces mots plus compliqués] parce qu’il y a le contexte, avec l’histoire et l’image, explique-t-elle. S’il y a un mot qu’ils ne connaissent pas, ils vont être capables de deviner à peu près c’est quoi avec tout le reste comme indice autour. C’est comme ça qu’ils vont acquérir plus de vocabulaire. Le livre est un outil important pour ça. »
Le dessin trop mignon est le quatrième livre de Roxane Brouillard. Chaque fois qu’une de ses histoires est publiée, c’est comme si elle réalisait un rêve. Son premier livre, Mon chien banane, avait d’ailleurs été finaliste aux Prix des libraires jeunesse en 2021.
« Quand est arrivé Mon chien banane, je me disais que je ne réécrirais jamais quelque chose d’aussi chouette que ça. Finalement, je pense que je réussis quand même à faire des livres chouettes, mais c’est comme si je n’avais aucune attente. Je suis juste contente d’en sortir d’autres qui sont chouettes. J’avais peur que ce soit l’histoire d’une seule fois », affirme-t-elle avec honnêteté.
Avant même sa sortie, Le dessin trop mignon attire déjà l’attention. « C’est déjà un Coup de cœur Renaud-Bray », dit avec joie l’auteure de Saint-Hyacinthe.
Pour souligner la sortie de son nouvel album jeunesse, Roxane Brouillard tiendra un lancement le vendredi 11 août, de 17 h à 19 h, à la Librairie L’Intrigue, au centre-ville de Saint-Hyacinthe. L’illustratrice Cathon sera également présente pour l’occasion.