Malgré ses innombrables tentatives de mettre fin à cette invasion, le propriétaire n’arrive toujours pas à trouver un terrain d’entente avec la Ville de Saint-Hyacinthe, qu’il accuse d’être à l’origine de cette problématique. Selon lui, la Ville a procédé à des travaux d’excavation causant ainsi cette infestation de rongeurs.
M. Grand Maison rapporte que la Ville a procédé l’année dernière à des travaux au niveau de la station de pompage Pratte et Girouard. Selon lui, cet emplacement était infesté de rats et rien n’a été fait en conséquence. Après avoir communiqué avec les employés de la Ville, on lui aurait dit que la population de rats connaît une forte croissance à Saint-Hyacinthe. « On ne met pas de poison et on laisse les égouts ouverts. L’excavation a laissé le champ libre aux rats et rien n’a été fait pour les éradiquer », soutient M. Grand Maison.
Le propriétaire affirme qu’il n’y avait jamais eu de rats depuis qu’il vit à cette adresse. « Ça fait 14 ans que je vis ici et je n’ai jamais eu ça chez moi ou chez les autres locataires, à part quelques petites souris de temps en temps au printemps ou à l’automne. Jusqu’à maintenant, j’en suis à une cinquantaine ou une soixantaine de rats ramassés. J’ai essayé de boucher les entrées des immeubles avec du ciment, mais ils réussissent à passer au travers. Ils sont voraces! »
Après avoir formulé une demande à la Ville, une équipe municipale est venue sur place pour inspecter les lieux puisqu’un locataire et ses enfants avaient été mordus et hospitalisés. Les personnes touchées ont d’ailleurs été relocalisées. Avant cet incident, la Ville avait utilisé du poison à deux reprises. Le nombre de rats a donc diminué pour un certain temps, mais la tendance s’est renversée par la suite. Une autre requête a été faite par la suite et l’inspectrice est venue avec sa collègue pour voir l’état des lieux. « On me dit que je suis fautif dans toute cette situation parce que mes bâtiments ne sont pas bien entretenus », a fait savoir Éric Grand Maison.
Par conséquent, la Ville lui a adressé une lettre condamnant deux de ses logements parce que leur état est insalubre en raison de la présence de vermine et de rongeurs.
M. Grand Maison réplique que c’est la Ville qui a laissé les égouts ouverts après ses travaux d’excavation et l’accuse de négligence.
Pour remédier à la situation, le propriétaire a pris l’initiative de mettre des trappes, mais le problème persiste toujours. Ensuite, il a fait appel à un plombier et à une entreprise d’extermination. Après inspection des lieux, il a été constaté que le dessus du tuyau d’égout était brisé et qu’il n’y avait pas de tuyau pour l’égout pluvial. « On a des odeurs nauséabondes parce que l’égout est à ciel ouvert. On me dit que c’est normal que ce soit comme ça. D’après moi, il devrait y avoir deux tuyaux, un pour l’égout sanitaire et un pour l’égout pluvial. »
« Je me retrouve avec deux logements vides. Qui va me dédommager? La Ville ne se gêne pas de nous taxer, mais ne veut pas assumer son entière responsabilité. »
Pour sa part, la Ville maintient qu’il n’y a pas de lien entre les travaux de la station de pompage Pratte et la présence de rats. Pendant et après les travaux, le fonctionnement normal du poste de pompage est demeuré similaire. « La proximité de la rivière Yamaska et la présence d’un vieux réseau combiné à proximité pourraient être l’origine du problème », a souligné Brigitte Massé, directrice générale adjointe de la Ville de Saint-Hyacinthe.
Mme Massé ajoute que dans ce secteur, les égouts sont en terre cuite et datent de 1950. Elle ne pense pas que la conduite soit brisée dans la partie municipale. « Il est possible que des joints se soient espacés avec à l’usure du temps, l’étoupe ayant disparu au fil des ans. Cela reste à valider. »
À titre préventif, la Ville a remplacé un couvercle de puisard avec ouverture par un couvercle de regard sanitaire sans ouverture. Elle a également installé du poison dans les puisards environnants.
Jeannot Caron, conseiller municipal du district Cascades, trouve qu’il est difficile de se prononcer sur ce sujet. « Je sais que des locataires ont déposé des plaintes. Si les rats ont envahi l’intérieur de ces deux immeubles, c’est au propriétaire de les garder sécuritaires et d’assumer son entière responsabilité. »
C’est d’ailleurs M. Caron qui a conseillé au propriétaire de faire affaire avec l’entreprise d’extermination et avec les services de plomberie. « Je n’ai aucune connaissance d’autres plaintes ou d’autres requêtes de personnes qui habitent le même secteur. Si le problème émane de la Ville, elle sera assez responsable pour le régler », a-t-il relevé.