31 août 2023 - 07:00
Diane Dufresne : se raconter, en toute simplicité
Par: Maxime Prévost Durand
Diane Dufresne chante et se raconte dans son concert-causerie Sur rendez-vous, qu’elle viendra présenter à Saint-Hyacinthe le 8 septembre. Photo Philippe Evenou

Diane Dufresne chante et se raconte dans son concert-causerie Sur rendez-vous, qu’elle viendra présenter à Saint-Hyacinthe le 8 septembre. Photo Philippe Evenou

Encore à ce jour, le nom de Diane Dufresne est souvent associé à l’extravagance. Mais c’est en toute simplicité qu’elle montera sur la scène de la salle Desjardins du Centre des arts Juliette-Lassonde le vendredi 8 septembre pour offrir son concert-causerie intitulé Sur rendez-vous.

À travers cette formule intime, la chanteuse se dévoile sur scène d’une manière dont elle ne l’avait jamais fait jusqu’à maintenant.

« Beaucoup de gens interprètent qui je suis. Il y en a plusieurs pour qui Diane Dufresne est un mystère. Il y en a qui parlent de folie, d’autres de caractère. Ce spectacle remet un peu les pendules à l’heure. Les gens ont beau raconter ma vie, mais ma vie, c’est ma vie et j’ai ma propre vision de ma vie », confie celle qui fêtera ses 79 ans à la fin septembre.

À coup de segments musicaux, pour lesquels elle est accompagnée du pianiste Olivier Godin, Diane Dufresne raconte donc son histoire et sa carrière. Le spectacle est fragmenté en trois actes, soit de son enfance jusqu’à la scène, en passant par la créativité et, pour terminer, sa vision de l’époque que nous traversons. Entre tout cela, elle échange aussi avec les spectateurs.

« Je fais des lectures qui sont enrobées de musique, dit-elle. Je passe à travers différentes époques de ma vie et à travers des bouts de chansons. Ensuite, il y a des conversations avec le public. Puis il y a 5-6 chansons [qu’on joue au complet]. Ça laisse beaucoup de place aux gens comme spectacle. »

D’une certaine façon, c’est comme si un masque scénique tombait et laissait toute la place à l’humanité de la chanteuse qui a rempli le Stade olympique de Montréal à une autre époque. On entend d’ailleurs dans sa voix et dans son propos toute l’humilité qui l’habite malgré l’aura que sa simple présence continue de dégager sur scène.

« Il est temps de descendre un peu de son piédestal. Quand on monte sur scène, on devient comme inaccessible, mais ce n’est pas ça. Un artiste doit avoir un contact avec le public », affirme-t-elle au bout du fil.

« Que j’aie joué au Stade olympique ou que je sois sur scène à Saint-Hyacinthe, j’ai toujours eu le même caractère, ajoute-t-elle plus tard dans la conversation. Ça ne m’a jamais gonflé la tête. »

Au départ, ce spectacle avait été conçu spécialement pour le festival Coup de cœur francophone, à la sortie des mesures sanitaires de la pandémie. Le succès de la formule a toutefois amené l’artiste à partir en tournée avec ce concept de concert-causerie.

« Ce spectacle me permettait d’avoir du recul. Ça donne de l’humour et une espèce de dérision », souligne l’interprète des indémodables succès « Oxygène », « J’ai rencontré l’homme de ma vie », « Hymne à la beauté du monde » et « Le parc Belmont ».

Continuer d’être une pionnière

Tout au long de sa carrière, Diane Dufresne a été une sorte de pionnière. Elle continue d’ailleurs de l’être, comme en témoigne son intronisation au Panthéon de la musique canadienne plus tôt cette année. Avant elle, aucun artiste chantant uniquement en français n’avait obtenu ce privilège.

Fidèle à elle-même, la chanteuse a accueilli cet honneur avec humilité, mais surtout avec intégrité.

« Il y avait une condition importante pour moi : j’y allais, mais je parlais en français seulement, en tant que Québécoise, et il n’y a pas eu de problème », raconte-t-elle.

Déjà reconnaissante d’être la première voix francophone admise au Panthéon, Diane Dufresne a pris pleinement conscience de la portée de cette nomination une fois sur place, à Calgary, où se déroulait la cérémonie d’intronisation.

« Quand tu arrives en tant que francophone, il y a des gens qui sont tellement contents de te voir parce qu’ils ont travaillé beaucoup pour que tu y arrives. C’est sûr qu’il y a des Canadiens anglophones [à Calgary], mais il y a aussi quelques francophones qui sont là et qui souhaitent que notre culture entre [au Panthéon] et ils sont très fiers et émus quand ça arrive. »

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