Après trois saisons à la tête de l’équipe collégiale évoluant au sein de la division 1 de la ligue collégiale de hockey masculin du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), Martin Russell a décidé de prendre un pas de recul. Il a accepté la direction d’une équipe bantam AAA, où les enjeux de recrutement sont inexistants.
Il suffisait de lire le papier du journaliste Maxime Prévost-Durand, dans notre édition de la semaine dernière, pour prendre toute la mesure de son niveau d’écœurement.
Au cœur de celui-ci, on trouvait principalement le faible niveau d’engagement de plusieurs joueurs, voire des jeunes en général, diront les plus pessimistes. Une sorte de je-m’en-foutisme généralisé qui pesait trop lourd sur les épaules d’un entraîneur-chef d’expérience et rémunéré de surcroît.
On comprend que les jeunes hockeyeurs qui arrivent au niveau collégial ont énormément d’options quand vient le temps de poursuivre une carrière qui ne les conduira pas aux portes de la Ligue nationale de hockey. Pensons aux équipes du RSEQ division 1 ou 2, au junior AAA, au junior maison, à l’aventure américaine, alouette.
Sans doute trop d’options, à en croire Martin Russell. Et celle des Lauréats n’est certes pas la plus séduisante.
Pourquoi? Disons que l’équipe n’a rien cassé ces dernières saisons sous la gouverne de Russell. L’équipe avait aussi été éclaboussée l’an dernier par une histoire de soirée alcoolisée qui avait mal tourné et entraîné diverses sanctions.
Étonnement, l’entraîneur-chef n’avait pas écopé et son retour avait été confirmé pour une autre saison. On comprendra que le recrutement de joueurs n’ait pas été évident cet été. Mais quand on contacte en rafale 70 joueurs et qu’on arrive seulement à en convaincre deux de se joindre à notre équipe, j’ai pour mon dire qu’il faut aussi se regarder dans le miroir et se demander s’il ne serait pas possible que l’on fasse aussi partie du problème. La question se pose à mon avis. Et la réponse se trouve sans doute dans le vestiaire.
Parlant de questions ouvertes, il sera intéressant de suivre la prochaine saison des Gaulois M18 AAA, eux qui sont maintenant dirigés par Alex-André Perron.
La dernière saison de l’équipe a marqué l’histoire de la franchise pour diverses raisons. D’abord, une saison régulière plus que respectable, couronnée par un parcours de rêve en séries éliminatoires et une médaille d’argent aux championnats canadiens disputés à la maison. Puis, c’est la démission surprise de l’entraîneur-chef Jean-Philippe Sansfaçon qui a causé la commotion dans le petit monde du hockey québécois cet été.
Dans son cas, ce n’est pas l’engagement des joueurs qui l’a poussé vers la sortie, mais celui de quelques parents trop présents et critiques à son goût en cette saison exceptionnelle, faut-il le rappeler. Si cette histoire a fait beaucoup de bruit en juin, on ne peut pas dire que les suites ont été tonitruantes pour autant. On ignore encore comment la ligue M18 AAA entend supporter ses entraîneurs et répondre adéquatement à l’ingérence grandissante des parents trop motivés. Au sein même de l’organisation maskoutaine, on nous dit qu’on redoublera de vigilance pour préserver Alex-André Perron. On devine qu’il y aura quelques rappels à l’ordre en début de saison.
Puisque la saison du hockey mineur approche à grands pas, il y a quand même des leçons à tirer de ces deux histoires. Les enfants comme les parents ne devraient jamais perdre de vue que le hockey mineur, scolaire ou organisé est avant tout un merveilleux sport d’équipe où le plaisir, le développement personnel et le dépassement de soi doivent passer bien avant les victoires. Il faut aussi reconnaître le mérite des entraîneurs, qu’ils soient bénévoles ou pas, qui s’impliquent sans compter dans un travail bien ingrat. De plus en plus je dirais, et encore davantage si vous êtes enseignant la semaine et coach les week-ends!