7 septembre 2023 - 07:00
Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe
La pénurie s’atténue, mais des solutions à long terme restent à être trouvées
Par: Adaée Beaulieu
La pénurie s’amenuise dans les écoles du territoire, mais des solutions à long terme doivent être trouvées, selon les syndicats. Photothèque | Le Courrier ©

La pénurie s’amenuise dans les écoles du territoire, mais des solutions à long terme doivent être trouvées, selon les syndicats. Photothèque | Le Courrier ©

Plus d’une semaine s’est écoulée depuis la rentrée scolaire et on constate que les efforts du service des ressources humaines du Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSSH) ont porté fruit pour recruter du nouveau personnel, principalement enseignant. Toutefois, les négociations se poursuivent avec le Syndicat de l’enseignement Val-Maska pour trouver des solutions à long terme.

En date du 5 septembre, ce sont 99 % des 601 postes d’enseignants au primaire au CSSSH qui étaient pourvus et le 1 % restant ne concernait pas des titulaires, mais bien des spécialistes. D’ailleurs, selon le président du Syndicat de l’enseignement Val-Maska, Patrick Théroux, une des solutions préconisées face à la pénurie de personnel est de faire des spécialistes des titulaires temporaires, mais il ne la juge pas viable à long terme. La situation était similaire au secondaire où 97 % des 402 postes ont été pourvus.

Pour ce qui est du personnel de soutien, les besoins sont encore là, mais de façon moins importante. Par exemple, alors qu’en date du 21 août, 43 techniciens en éducation spécialisée (TES) sur 303 étaient recherchés, il n’en manquait plus que 31 le 5 septembre. Le manque de professionnels était aussi passé de 11 à 6 sur 150. En ce qui concerne les éducateurs en service de garde, 174 devaient encore être recrutés sur 420, mais il s’agit d’une baisse par rapport aux 241 recherchés en date du 21 août.

Les blitz de recrutement des 21 et 22 août et du 27 au 30 août ont contribué à pourvoir des postes. Une centaine de personnes ont été rencontrées et une soixantaine ont été retenues. Pour ce qui est de la journée organisée par Saint- Hyacinthe Technopole, 29 personnes issues de l’immigration se sont déplacées et 60 % d’entre elles pourraient être embauchées éventuellement.

Réactions

Le président du Syndicat de l’enseignement Val-Maska se réjouit des résultats du recrutement, mais émet quelques petits bémols. Par exemple, il déplore que la mesure gouvernementale pour ramener des retraités travailler dans les écoles, soit une prime de 12 000 $, n’ait pas fonctionné au CSSSH. Aucun retraité n’est revenu. Cinq enseignants qui étaient éligibles à la retraite sont cependant restés et ont pu profiter de la prime.

Il voit aussi d’un mauvais œil que la banque de suppléants soit presque vide et que 50 remplaçants doivent idéalement être recrutés. Toutefois, la directrice du service des ressources humaines du CSSSH, Chantal Langelier, indique que la bonne nouvelle est que ceux de l’an passé ont reçu des postes ou des contrats. Elle mentionne aussi que plusieurs stagiaires sont disponibles.

De façon plus générale, M. Théroux croit que les négociations auraient dû avoir lieu bien avant avec le CSSSH. La date limite est le 30 septembre pour déposer le document d’entente au ministère de l’Éducation et les discussions ont seulement débuté en août comme l’an dernier. Toutefois, elles étaient demandées depuis janvier, mais le ministère de l’Éducation a tardé à donner son aval.

Une des suggestions du syndicat est de ne plus obliger un grand groupe d’une cinquantaine de professeurs à suivre une formation en même temps pour un certain temps. Patrick Théroux estime aussi que des employés non qualifiés sont parfois mis devant les classes plutôt que des enseignants pour faire des économies.

De plus, M. Théroux croit que les enseignants ne devraient pas porter le fardeau de la pénurie. « La pénurie semble réglée, mais est-ce que ce sera toujours le cas dans deux semaines? Des enseignants non qualifiés sont de retour pour la deuxième année, mais combien de temps vont-ils rester? », se demande-t-il.

Selon la présidente du syndicat représentant le personnel de soutien, Cynthia Côté, les négociations sont essentielles pour la suite des choses. Elle et M. Théroux déplorent que le CSSSH ne veuille pas parler de bris de services du côté du personnel de soutien, alors qu’il confirme que des TES ont été engagés comme enseignants. D’ailleurs, Mme Côté déplore que ces TES se retrouvent sans aucun soutien en classe. « C’est mettre un pansement au lieu de guérir le bobo », déclare-t-elle.

Cynthia Côté croit aussi que le dossier de la pénurie n’est pas près d’être clos. Elle a été témoin de nombreuses démissions depuis juillet, notamment du côté des éducateurs en service de garde. Elle croit qu’un meilleur horaire est essentiel ainsi que des mesures pour favoriser le maintien des éducateurs non qualifiés. En fait, ils ne peuvent pas obtenir de postes et leur ancienneté n’est pas reconnue. Elle nuance néanmoins en rappelant l’importance de la formation.

Dans un sondage réalisé au printemps et transmis au conseil d’administration du CSSSH, 33 % des 1200 membres du syndicat du personnel de soutien ne se disaient pas heureux en se rendant au travail le matin.

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