Le dernier en liste était l’ancien maire de Saint-Hyacinthe Claude Corbeil, qui a été le gagnant de l’édition de 1992. Le concours est destiné aux agriculteurs de moins de 40 ans.
Il s’agissait de la deuxième tentative du couple en deux ans. En tant que finalistes provinciaux, Sophie et Rémi ont remporté l’inscription à une formation de 10 jours sur la Plateforme en entrepreneuriat agricole de l’Université Laval et sont éligibles au concours national qui se déroulera du 23 au 26 novembre à Laval.
Sophie Brodeur a étudié en agriculture et son conjoint a une formation d’ingénieur. Le père de Mme Brodeur était agriculteur et, en 2009, le couple a eu l’occasion de louer une de ses fermes à Saint-Dominique pour deux ans. « J’ai toujours été dans le domaine agricole via ma famille, mais là, ça me permettait de voir si je voulais y être à temps plein et si nous pouvions en vivre correctement », a expliqué M. Taillon. Lui et Sophie ont ensuite acheté les parts de l’associé du père de Sophie.
À ce moment, la ferme produisait du veau de grain et de lait sous contrat. Ils ont ensuite décidé de délaisser le veau de lait et de partir à leur compte en achetant leurs propres veaux de grain.
Il y a cinq ans, le père de Sophie est décédé et ils ont donc dû racheter ses parts plus rapidement que prévu. Ils ont malgré tout réussi à assurer la rentabilité de la ferme alors que leur production n’est pas protégée par la gestion de l’offre. « Nous avons eu plusieurs épreuves et nous nous en sommes sorti avec brio », a témoigné Rémi Taillon.
Selon les deux associés, leur gestion du risque et leur désir d’être les plus autonomes possible font leur force. Ils possèdent 190 veaux à la pouponnière et 630 à l’engraissement. Ils cultivent également du maïs, du soya, de l’avoine et du blé sur 192 hectares. Les grains servent à nourrir les animaux. Sophie Brodeur et Rémi Taillon peuvent donc contrôler toutes les étapes de la production.
Autres implications
L’implication, autant dans la communauté que pour l’environnement, faisait aussi partie des critères du jury pour déterminer le gagnant. Sophie Brodeur s’est démarquée en étant la présidente du comité Jardi-Boire à Saint-Liboire, un jardin-école qui a permis notamment l’installation d’un composteur dans la cour de l’école Henri-Bachand. Elle a également participé à une mission au Sénégal avec l’UPA Développement international l’hiver dernier. Mme Brodeur est administratrice-trésorière pour les Agricultrices de la Montérégie Est et administratrice du syndicat local de l’UPA des Maskoutains Nord-Est. Le couple s’efforce également de poser des gestes écologiques au quotidien comme de maintenir des bandes riveraines élargies et de planter des haies brise-vent.