21 septembre 2023 - 07:00
À la défense du CinéMaska
Par: Le Courrier
J’ai passé de très nombreuses et agréables années en compagnie de Jean Colbert, que ce soit à Cannes, à Paris ou dans nos bureaux de Montréal. En fait, Yuri et moi avions confié les rênes de notre maison de distribution à Jean en 1987. Il est resté avec nous jusqu’en 1990, si ma mémoire est bonne, au moment où il nous a demandé une très généreuse indemnité de départ afin d’acheter une seconde fois le Cinéma Maska, dont il avait été propriétaire auparavant. Tout ça pour dire que Jean Colbert était ni plus ni moins qu’un ami de la famille. Jean nous avait d’ailleurs fait, en 2019, une commandite de 5000 $ pour notre film Les vieux chums, tourné à Saint-Hyacinthe.

Jean a fait une sortie contre notre projet, le CinéMaska, dans la dernière édition du Courrier de Saint-Hyacinthe. Nous sommes en démocratie, et Jean a droit à son opinion. Le problème, c’est qu’il parle de quelque chose pour laquelle il n’a malheureusement pas la moindre information pertinente.

L’ancien propriétaire de cinémas se plaint que la Ville de Saint-Hyacinthe offre un demi-million sur cinq ans à un organisme à but non lucratif, avec une mission éducative et culturelle, un service communautaire qui s’adressera aux cinéphiles aussi bien qu’aux aînés, aux gens de milieu défavorisé, aux nouveaux arrivants, etc.

Dans son texte, Jean Colbert indique qu’il n’a jamais rien reçu de la Municipalité, ou presque. Cependant, il compare ce qui n’est pas comparable : il compare une entreprise privée dont le but est d’abord et avant tout de faire un maximum d’argent en présentant des films commerciaux, et dont la majorité sont américains, à un OBNL dont l’objectif est le bien-être des citoyens et la revitalisation de leur milieu dans un contexte d’entraide et de stimulation. Jean Colbert s’en prend à un organisme qui ne menace rien ni personne; un organisme qui ne fera qu’améliorer, à moyen terme, la situation du cinéma commercial que Jean défend, pourvu qu’il garde une attitude aussi positive et coopérative que les actuels propriétaires des Cinémas RGFM avec qui Cinéma Maska entretient une excellente relation depuis le tout début de notre projet.

Je travaille bénévolement depuis bientôt trois ans (première visite en octobre 2020) afin de redonner à ma ville un peu de ce qu’elle m’a offert durant mes années formatrices. Je suis entouré d’une formidable équipe de bénévoles tout aussi passionnés, qui croient tout autant que moi au projet et qui veulent le concrétiser pour le bien de leur communauté. C’est à partir de ces critères que la Ville s’est prononcée majoritairement en faveur de notre projet le 5 septembre dernier.

Les élus municipaux se sont également prononcés en faveur de notre projet (à l’unique exception de David-Olivier Huard) parce qu’il est rassembleur, parce que les citoyens des 11 districts de la ville pourront en bénéficier, tout comme les citoyens des 16 municipalités avoisinantes de la MRC des Maskoutains. Les élus l’ont appuyé parce que le CinéMaska contribuera à la revitalisation du centre-ville et y amènera même des visiteurs de l’extérieur de notre MRC. Les élus sont encore derrière nous parce que nous allons rénover un des rares édifices d’inspiration art déco de Saint-Hyacinthe, un édifice patrimonial qui a joué un rôle mythique dans la vie de nombreux Maskoutains.

En conclusion, mon cher Jean, donne-moi donc un coup de fil si tu veux avoir l’heure juste. Il me fera plaisir de discuter avec toi et te donner les détails sur notre projet communautaire.

Claude Gagnon, cinéaste et président fondateur du CinéMaska

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