Au cours des dernières années, trois immeubles de 16 logements ont été construits en face de l’église. Un autre terrain a fait l’objet d’une dérogation mineure à côté de l’école primaire. Ce projet de construction se composera également de 16 logements.

« Nous sommes inquiets de l’avenir de notre noyau villageois. Nous voyons disparaître notre ancien village une maison à la fois. Notre milieu de vie, notre patrimoine et notre environnement nous tiennent à cœur et nous souhaitons les préserver », affirment les signataires d’une pétition de 230 noms.

Le document a été remis en séance du conseil du 7 août. En plus de s’inquiéter de la transformation du noyau villageois, les citoyens craignent de voir disparaître l’église au profit d’un projet immobilier et dénoncent l’augmentation des voitures stationnées dans la rue depuis la construction de plusieurs immeubles à logements.

La pétition demande de modifier le règlement de zonage afin de limiter le nombre de logements par bâtiment dans le secteur pour favoriser une cohabitation harmonieuse avec les maisons unifamiliales. Les citoyens souhaitent aussi changer les critères pour les plans d’implantation et d’intégration architecturale. D’ici l’adoption de ces changements, ils demandent un moratoire sur les nouveaux projets de construction de forte densité.

Un secteur ciblé

Malgré les arguments des citoyens, les élus ont accepté le nouveau projet à côté de l’école primaire. Le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, a souligné que le boulevard Laframboise dans Saint-Thomas-d’Aquin a été identifié comme un endroit à densifier il y a une trentaine d’années, bien avant la fusion des villes.

« On a une obligation de densifier. On a identifié des secteurs comme le boulevard Laframboise qui seront voués à la densification. On a pris connaissance de votre requête et on va s’assoir en tant que conseil pour y réfléchir », a répondu M. Beauregard.

Le conseiller municipal du quartier Saint-Thomas-d’Aquin, Guylain Coulombe, dit comprendre l’inquiétude des résidents. « La densification est assez forte, en effet. Personne ne s’attendait à voir autant d’immeubles de cette grosseur dans le quartier. Il faut être aux aguets. J’ai donc demandé à ce qu’on discute de la possibilité de diminuer la densification sur le boulevard Laframboise entre la rue Desmarais et la rue Prévert », mentionne-t-il.

M. Coulombe s’est rallié aux membres du conseil en votant en faveur du projet de 16 logements qui sera voisin à l’école primaire. La dérogation mineure touchait le nombre de stationnements puisque les immeubles de huit logements et plus y sont autorisés. Le promoteur pourra donc aménager 1,38 case de stationnement par logement au lieu du ratio de 1,5 case par logement exigé dans la réglementation municipale. Si les élus refusaient cette dérogation, le promoteur proposait un projet avec moins de logements, mais plus grands.

« On aurait retrouvé des familles ou des étudiants à l’étage du bas. Je crois qu’on aurait eu plus de voitures stationnées dans la rue avec le plan B. Je pense que le plan A, avec la dérogation mineure, avait moins d’impact. C’est pour cette raison que je me suis rallié au conseil », explique-t-il.