« Je me raconte beaucoup entre les chansons, confie l’auteur-compositeur- interprète en entrevue au COURRIER. Plus jeune, je n’avais pas particulièrement envie de raconter ma vie, je voulais parler du monde, mais maintenant, je suis peut-être rendu là. »
Il faut dire que le concept de l’album Rhapsodie lavalloise, dans lequel il ouvre le livre de ses souvenirs d’enfance, se prête bien aux anecdotes plus personnelles.
« Ce n’est pas une histoire, mais ce sont plein de petits tableaux qui racontent un retour dans mon enfance, dans le Laval des années 70, affirme Luc De Larochellière. Beaucoup de monde se reconnaît là-dedans, je m’en rends compte. Ça s’appelle Rhapsodie lavalloise, mais ça aurait très bien pu s’appeler Rhapsodie longueuilloise ou jonquiéroise. C’est un mode de vie qui a explosé dans ces années-là, avec les fameuses banlieues avec des bungalows et le petit parc à côté. C’est une partie du rêve américain qui a été adopté ici. »
Conçu comme un tout, le plus récent opus de l’auteur-compositeur-interprète est d’ailleurs joué intégralement dans le cadre de cette tournée. Les incontournables du répertoire de l’artiste viennent ensuite clore le spectacle.
« L’album est fait pour être joué en séquence. C’est comme si les 12 chansons formaient une grosse chanson. Si on enlève un bout, on n’a pas la toune au complet », image Luc De Larochellière.
« Rhaposdie lavalloise, c’est comme si c’était le prologue de ce que les gens ont connu de moi, ajoute-t-il. L’album finit quand je pars de Laval pour m’installer à Montréal, ce qui correspond au moment où j’ai commencé à sortir des disques et où le public m’a découvert. »
La seule fois que le chanteur s’était permis de jouer un album intégralement sur scène dans sa carrière, c’était lors d’une tournée en solo dans la foulée de l’album Un toi dans ma tête, se remémore-t-il. Le concept de Rhapsodie lavalloise l’a toutefois convaincu de répéter l’expérience, cette fois en étant accompagné de ses musiciens.
« C’est quand même quelque chose de demander au public de lui jouer 12 chansons qui sont nouvelles, que les gens n’ont peut-être jamais entendues, convient l’artiste. […] La façon qu’on a trouvée pour faire passer ça, c’est d’avoir du visuel tout le long. Il y a une projection qui illustre chaque chanson. »
Peu de gens le savent, mais avant de se faire connaître comme auteur- compositeur-interprète, avec des succès comme « Si fragile », « Amère America » et « Sauvez mon âme », Luc De Larochellière menait des études en arts visuels. La pause occasionnée par la pandémie l’a amené à renouer avec cette passion, qui s’est imbriquée naturellement dans le processus de création de Rhapsodie lavalloise afin d’en faire un projet audiovisuel. Pour accompagner le disque et le vinyle, un livre de 48 pages a été conçu et regroupe des illustrations qu’il a lui-même créées. Certaines de ces illustrations sont utilisées durant le spectacle.
« Le visuel, je l’ai pensé de la même manière que les albums que j’achetais à l’époque [dans les années 70]. Même quand les gens achètent la version CD [de Rhapsodie lavalloise], c’est une pochette en format vinyle parce que ça fait partie, pour moi, de l’expérience élaborée de ces années-là », souligne-t-il.