Cette mesure drastique s’impose quelques mois après la démission de l’ex-entraîneur-chef des Gaulois de Saint- Hyacinthe, Jean-Philippe Sansfaçon. Dans une entrevue exclusive accordée au COURRIER en juin, il avait notamment évoqué la grande pression exercée par certains parents et leurs critiques de plus en plus virulentes parmi les raisons qui l’avaient poussé à renoncer à son poste.
Cette sortie avait éveillé bien des consciences, autant dans la communauté hockey qu’à l’extérieur. En ce sens, la ligue de hockey M18 AAA a décidé qu’il était temps de changer les choses cette saison.
« La directive qui a été envoyée aux équipes, c’est qu’il n’y a aucun parent qui va parler aux entraîneurs directement. Les rencontres devront passer par le personnel de gestion hockey, que ce soit le directeur général ou le gouverneur », a indiqué le directeur général de la ligue, Yanick Gagné, en entrevue avec le journal, au début septembre.
En implantant cette mesure, la ligue espère mieux protéger les entraîneurs, a-t-il souligné. « Il y a des équipes qui l’avaient déjà en place [cette mesure], mais on a soumis la directive à l’ensemble de nos équipes. »
Le but de cette démarche n’est pas de tenir les parents à l’écart, mais plutôt d’éviter les abus. « Il y a des situations personnelles que nos équipes doivent aussi savoir. Par exemple, si un jeune connaît une difficulté personnelle ou scolaire, c’est bon de communiquer ces situations-là aux équipes pour que les entraîneurs puissent travailler différemment quand c’est soulevé », a tenu à rappeler M. Gagné.
Une situation devenue pire que jamais
L’histoire de Jean-Philippe Sansfaçon est loin d’être unique. Elle serait même seulement la pointe de l’iceberg, d’où l’urgence d’agir du côté de la ligue M18 AAA.
« On est bien au fait des situations avec certains parents dans les dernières années. On l’observe avec différentes équipes. Ce n’est pas juste à Saint- Hyacinthe que des points ont été soulevés », a mentionné Yanick Gagné au bout du fil.
Selon ses dires, des entraîneurs ont été menacés dans un stationnement l’an dernier par des parents. « Un entraîneur a même pensé devoir appeler la police », a-t-il donné en exemple.
Le DG de la ligue estime d’ailleurs que la situation a pris des proportions inégalées dans les dernières années. « On fait face à un type de joueur et de parent où tout leur est dû. Je ne sais pas ce qui s’est passé dans les deux ou trois dernières années, mais c’est pire que jamais », a-t-il soutenu.
En attendant un plan d’action
La nouvelle mesure imposée cette saison vise à éviter les débordements, mais, ultimement, la ligue souhaite se doter d’un plan d’action plus étoffé et concret.
« On est sur le dossier [pour développer un plan d’action], a affirmé Yanick Gagné. C’est quelque chose qui est important pour nous et on veut bien faire les choses. On a une équipe qui a travaillé sur un code d’éthique pour ses parents et qui a été approuvé par Hockey Québec, donc au lieu de faire le travail en double, on va commencer avec ça et on va soumettre quelque chose à notre bureau des gouverneurs pour qu’on l’applique, idéalement, cette saison, sinon la saison prochaine. »