28 septembre 2023 - 07:00
Des coupes d’arbres qui dérangent
Par: Sarah-Eve Charland
Marie-Claude Pearson, Céline Lussier-Cadieux et Mélanie Bédard ont échangé sur l’importance de préserver les arbres sur le territoire de Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Marie-Claude Pearson, Céline Lussier-Cadieux et Mélanie Bédard ont échangé sur l’importance de préserver les arbres sur le territoire de Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La disparition d’arbres dans la cour à ferraille St-Amant a attiré l’attention au cours des dernières semaines dans le quartier Saint-Joseph à Saint-Hyacinthe. Le Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain (CCCPEM) a profité de l’occasion pour interpeller les élus en déplorant le fait que la réglementation de la Ville de Saint-Hyacinthe n’ait pas plus de mordant.

Dans une discussion à cœur ouvert, Marie-Claude Pearson, du CCCPEM, et Céline Lussier-Cadieux, à titre personnel, ont rencontré la conseillère municipale Mélanie Bédard afin de discuter de l’importance des arbres sur le territoire et particulièrement dans le quartier Saint-Joseph où le taux de canopée (13 %) se retrouve parmi les plus bas à Saint-Hyacinthe.

« Il faut se poser la question : qu’est-ce qu’on veut comme ville? Ce n’est pas parce qu’il n’y avait pas d’arbres rares que ça ne valait pas la peine de les garder. On a un propriétaire qui peut faire ce qu’il veut », mentionne Mme Pearson.

À la mi-juillet, le propriétaire de la cour à ferraille St-Amant a abattu plusieurs arbres sans avoir obtenu au préalable un certificat d’autorisation. À la Ville, on confirme qu’il y a eu des inspections et que des procédures sont en cours. Le propriétaire a été rencontré pour obtenir de sa part un plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) concernant l’entretien de cet immense terrain.

Le règlement municipal autorise la coupe d’arbres sans permis sauf dans les bandes riveraines, les boisés protégés et les secteurs exigeant un PIIA. La cour à ferraille se retrouve dans cette dernière catégorie. Toute personne qui commet une infraction relative à l’abattage d’arbres est passible d’une amende variant entre 250 $ et 500 $. Les montants prévus sont doublés en cas de récidive. Le règlement de la MRC des Maskoutains touche plus particulièrement les boisés et le couvert forestier.

Pour le CCCPEM, ces montants sont trop faibles. « Le mal est déjà fait et à voir la confusion qui règne quant au permis et à la réglementation municipale, il est clair que nous sommes encore à l’ère du bûcheron qui coupe à blanc avec l’aval ou non des dirigeants. Les amendes prévues ne dissuadent pas les propriétaires et surtout ne réparent pas la perte causée par la coupe », ajoute Mme Pearson.

Contacté par LE COURRIER, le propriétaire de la cour à ferraille a refusé de commenter la situation. Selon la Ville de Saint-Hyacinthe, il s’inquiéterait des risques de propagation d’incendie. En février, un incendie suspect a éclaté dans un de ses bâtiments.

Un corridor écologique

Mme Lussier-Cadieux voit dans cette situation une occasion de parler de corridor écologique, c’est-à-dire un chemin qui relie plusieurs espaces naturels. « La position de la Ville doit être claire. Ce n’est pas les citoyens qui décident de tout. On parle de l’avenir de tous. »

La conseillère municipale se montre tout à fait ouverte à mettre en place cette possibilité. Elle rappelle que le comité de développement durable a obtenu le mandat de réviser la politique de l’arbre. Ayant une formation d’horticultrice, elle a fait de la biodiversité l’un de ses chevaux de bataille. Bien qu’elle ne puisse pas donner de détails à l’heure actuelle sur la nouvelle politique, elle assure qu’elle sera bien plus incisive et qu’elle ne fera pas l’unanimité.

« Les citoyens qui ne veulent pas d’arbres, il y en a plus qu’on pense. Ce n’est pas facile [changer les mentalités]. Il faut tout d’abord changer la réglementation. On peut aviser le service d’urbanisme qu’on a une volonté, par exemple, d’imposer un corridor faunique à un endroit. Comme ça, les promoteurs seront avisés avant même d’acheter le terrain », ajoute-t-elle.

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