« Ça fait toujours plaisir de savoir que la valeur du travail des artisans qui ont réalisé ce projet et de notre travail de conception est reconnue. Notre travail était basé sur une recherche historique et personnelle avec des prescriptions artisanales. Il s’agit non seulement de concevoir, mais aussi de superviser ce type de travail assez complexe et inusité », a relevé Richard de la Riva.

Ce prix fait la promotion de l’usage du cuivre dans la catégorie Restauration et rénovation du patrimoine. « On s’est assuré de mettre en place la feuille de cuivre selon les façons de faire artisanales. On a utilisé du cuivre plié et des éléments décoratifs soutenus par la fine menuiserie de bois », a-t-il fait savoir.

Le bureau d’architectes Affleck de la Riva n’en est pas à sa première reconnaissance du genre. Il a déjà reçu plusieurs prix par le passé. « On s’intéresse beaucoup à la qualité de réalisation de nos projets, on ne fait pas de l’architecture commerciale ou industrielle. On fait beaucoup de projets institutionnels ou de restauration patrimoniale, c’est un peu notre spécialité », a ajouté l’architecte primé.

Le bureau d’architectes de Montréal avait répondu à l’appel d’offres en 2015 et les travaux de restauration avaient débuté en 2017. Les dernières phases ont été presque achevées en 2020. Il reste cependant des travaux à réaliser au rez-de-chaussée et au pourtour du bâtiment. L’architecte responsable du projet a indiqué que la pandémie avait retardé le processus visant à terminer les travaux entamés.

Richard de la Riva explique que les travaux de reconstruction comportaient trois étapes, réalisées conjointement avec deux entrepreneurs. « On a commencé par les fondations et le réaménagement du sous-sol. Les travaux concernaient l’électromécanique, l’étanchéité du bâtiment et les fondations en pierre », a-t-il souligné. Les deux dernières étapes étaient consacrées à l’enveloppe du bâtiment et à une nouvelle maçonnerie de briques.

Le Marché public est considéré comme le joyau historique et patrimonial du centre-ville. M. de la Riva explique qu’ils ont veillé à conserver le trait historique du Marché lors des travaux de réfection. « Pour l’enveloppe du bâtiment, la structure de cette partie était amoindrie et fissurée. On a donc pris une décision assez difficile de remplacer la couche extérieure de briques. » Il ajoute que cette décision n’avait pas fait l’unanimité à l’époque.

Brigitte Massé, directrice générale adjointe de la Ville de Saint-Hyacinthe, souligne que cette distinction n’est pas donnée à n’importe qui. Selon elle, cette reconnaissance atteste d’un travail aux qualités artisanales remarquables. « Nous sommes très fiers de cette reconnaissance qui témoigne de la qualité des travaux de restauration effectués sur ce joyau qu’est notre Marché public. »

Le directeur général de la SDC centre-ville Saint-Hyacinthe, André Marcotte, s’est réjoui de cette récompense, surtout que l’identité historique et patrimoniale du bâtiment a été respectée. « C’est super intéressant comme prix. Le Marché, c’est un fleuron. C’est le plus vieux marché au Québec, on a de quoi être fiers. Cette distinction est une preuve que la Ville a bien pris soin d’élaborer une belle restauration. Ce n’est pas fini d’ailleurs, il reste encore une terrasse et plein d’autres projets de restauration qui sont attendus. Ce joyau historique continue à faire rayonner la ville de Saint-Hyacinthe. »

Coût des travaux de rénovation

Amorcée en 2017 et poursuivie jusqu’en 2018, la première phase des travaux de rénovation du Marché public, concernant la réfection des fondations, s’est élevée à 2 031 550,65 $. La deuxième et la troisième phase, incluant notamment la réfection de la brique, de la toiture et des noues, ont été effectuées de 2018 à 2019, au coût de 4 513 654,05 $. Les travaux de la toiture ont nécessité à eux seuls un investissement de 801 676 $.