Attention, ne vous méprenez pas : la ID.4 est une voiture électrique compétente, offrant ce que l’on recherche d’abord en achetant ce genre de voiture, c’est-à-dire une conduite sans émissions polluantes et qui nous permet de nous recharger à la maison. De ce point de vue, on parle d’une véritable réussite, il n’y a aucun doute.
On doit aussi parler de l’espace intérieur, abondant dans la ID.4 et incluant un espace de chargement supérieur à ce que la plupart de ses rivales sont en mesure d’offrir. Le coffre de 1818 litres est bien plus grand que ce qu’offrent les autres véhicules de même catégorie, et cet espace est aussi reflété dans l’habitacle. Les sièges sont confortables, l’appuie-bras bien pensé et l’ensemble généralement accueillant.
Ma version d’essai, la Pro TI, reçoit même un surplus de puissance, les deux moteurs totalisant quelque 295 chevaux, et fournissant au véhicule une capacité de remorquage de 2700 livres, ce qui est exceptionnel pour une voiture électrique.
Quant à la batterie, de 82 kWh, elle devait lui offrir une autonomie de 415 kilomètres et une vitesse de recharge plus qu’adéquate. Cette dernière portion de l’affirmation est exacte : la recharge sur une borne rapide de niveau 3 n’aura pris que quelques minutes, une vingtaine tout au plus, pour me redonner assez d’énergie pour revenir de Québec jusqu’à la maison, soit un peu plus de 200 kilomètres.
Mais où est Volkswagen?
La vraie question de cette ID.4, en fait, concerne sa dynamique de conduite. Quiconque a déjà mis la main au volant d’un véhicule de la marque allemande (la Golf et la GTI en sont des exemples flagrants) sait que ce sont d’amusantes petites bagnoles qu’il est agréable de traîner sur les routes sinueuses.
Dans le cas de la ID.4, les sensations sont totalement endormies. La lourdeur du véhicule, batterie oblige, est évidemment un handicap. Mais l’absence de frisson lorsqu’on prend le volant ne correspond en rien à la personnalité traditionnelle de Volkswagen.
En fait, on se surprend à se distraire de toutes les façons, incluant en manipulant le système d’infodivertissement, plutôt que d’apprécier la conduite. Le confort est pourtant présent, tout comme la visibilité, mais les mots « dynamisme » et « enthousiasme », généralement associés aux véhicules de la bannière, sont cette fois totalement absents.
Ajoutez à cela un système d’infodivertissement qui m’a manifesté ses caprices à plus d’une reprise, allant jusqu’à s’éteindre totalement alors même que je me fiais à ses indications de navigation par satellite. J’ai d’ailleurs été incapable, malgré un arrêt complet, de remettre en marche la connectivité Android Auto au cours de la même randonnée.
L’événement n’est pas unique puisque mon fils, aussi un nouvel essayeur, a vécu la même situation lors de son essai quelques jours auparavant. Un irritant majeur, qui m’a bien valu quelques sueurs froides pour retrouver mon chemin.
Dernier détail, que je n’ai heureusement pas encore expérimenté, la ID.4 ne dispose plus, même en option, d’une thermopompe hivernale. Ce petit objet est pourtant bien pratique pour épargner la batterie lors des froids de l’hiver, et devrait faire baisser de près de 10 % de plus l’autonomie de la batterie au cours des prochains mois.
La VW ID.4 est offerte à un prix quasi raisonnable pour ce genre de véhicule. Il est vrai que mon modèle d’essai valait 64 000 $ environ, ce qui peut sembler dispendieux. On peut cependant soustraire l’aide financière gouvernementale, ce qui le place en compétition directe avec les autres.
La ID.4 n’est pas parfaite, elle a des défauts qui déplairont aux amateurs de conduite. Mais ceux qui cherchent un véhicule pratique, spacieux et électrique seront servis. Reste à voir combien de temps il vous faudra attendre cependant, car les véhicules sont livrés au compte-gouttes.