Appelée à commenter, la cheffe du parti Saint-Hyacinthe unie, Marijo Demers, ne peut passer sous silence les différentes hausses qui teinteront le prochain budget de la Ville de Saint-Hyacinthe.
« On ne peut pas séparer cette hausse du contexte, soit un contexte inflationniste. Le budget de la Ville n’est pas élastique. On parle d’une hausse assez massive alors que tout coûte plus cher à la Ville. Le plafond de l’endettement a été rehaussé. On a plus de dettes, les taux d’intérêt sont plus élevés et on a plusieurs projets structurants. Même si ce sont des enveloppes budgétaires différentes, ça vient des mêmes poches », affirme-t-elle.
À moins d’une hausse substantielle du compte de taxes, Mme Demers craint que cette mesure entraîne, entre autres, une diminution de services aux citoyens.
À la séance du conseil du 2 octobre, les élus de la Ville de Saint-Hyacinthe ont accordé aux cadres un rattrapage salarial de 14 % au 1er janvier 2024, qui s’ajoutera à l’indexation de 2,25 % prévue à ce moment. L’objectif est d’offrir un salaire compétitif au marché de l’emploi dans le milieu municipal. L’impact financier attribué seulement au rattrapage salarial pourrait atteindre 1 095 835 $ en 2024.
« C’est vrai que le chèque de paie est important, mais ce n’est pas la seule variable. Ce qu’on observe à la Ville de Saint-Hyacinthe, ce sont des portes tournantes. Il y a des personnes qui sont arrivées à la Ville et qui sont reparties peu de temps après. Des gens ne font que passer à Saint-Hyacinthe. Pourtant, au moment de l’embauche, elles avaient accepté le salaire. Le taux de roulement n’est pas attribuable qu’au chèque de paie », croit-elle.
Mme Demers estime donc qu’une comparaison avec d’autres secteurs publics, comme la santé, aurait été pertinente. L’important est surtout de s’assurer de la capacité de payer des contribuables et d’une viabilité à long terme, poursuit-elle.
Recommandation de la direction générale
La décision du conseil municipal a été prise après la réalisation d’une étude commandée à Raymond Chabot Grant Thornton. Bien que la firme n’ait pas soumis de recommandation, la direction générale de la Ville de Saint-Hyacinthe a elle-même soumis la recommandation d’augmenter les salaires de 14 %, ce qui a été entériné par la majorité du conseil.
« J’ai éthiquement un problème avec ça. Si on demande une étude, ça vient généralement avec des recommandations. Si ce n’est pas le cas, pourquoi demander une étude? On ne peut pas être juge et parti dans une décision. La direction générale fait partie des cadres. Il y a quelque chose d’assez surréaliste là-dedans », conclut-elle.