Dès les premières notes, Zaz éblouit. Il y a une aura autour d’elle, un magnétisme, mais aussi une simplicité qui la rend accessible. La chanteuse a d’ailleurs surpris le public en faisant son entrée dans la salle à travers les rangées du parterre, au grand bonheur des spectateurs, pendant qu’elle chantait « Les jours heureux », une pièce tirée de son plus récent disque, Isa.
Vêtue d’une salopette noire scintillante, Zaz a brillé de mille feux en montant sur scène pour rejoindre ses cinq musiciens. Avec l’énergie qu’on lui connaît si bien, elle a enchaîné avec l’entraînante chanson « Imagine », sautillant ça et là, et le public ne s’est pas fait prier pour taper des mains avec elle.
Si son énergie nous happe dès le début, sa voix a le même effet tellement elle est puissante et porteuse d’émotions.
En tout, la prestation de Zaz a duré près de deux heures. Et, hormis quelques ballades où elle s’est posée, son intensité n’a jamais baissé d’un cran dans la soirée. Avec son sourire contagieux, elle n’a pas hésité à faire participer son public et celui-ci le lui a rendu de belle façon.
Tout en conservant son caractère intime, le Centre des arts Juliette-Lassonde avait des airs de grande salle pour ce spectacle. À un tel point qu’on en oubliait presque qu’on se trouvait dans la salle maskoutaine par moments. Zaz et sa troupe habitaient bien la scène et les éclairages utilisés donnaient encore plus de profondeur à la scène et à leur performance. Les effets de décor et de lumière lors de la pièce « Tout là-haut », alors que l’arrière de la scène s’est transformé en ciel étoilé, étaient particulièrement réussis.
Entre les morceaux, Zaz aime parler à son public. Elle philosophe, elle répand de la bonté et de la bienveillance, puis elle sème l’amour. Pour introduire la chanson « Dans ma rue », elle invite même le public à fermer les yeux pour se plonger dans le Paris des années 1930, rendant l’expérience quasi immersive si on y met du sien.
Pour cette tournée, qu’elle a fait voyager à travers le monde avant de la transporter au Québec, la Française a puisé dans l’ensemble de son répertoire avec un succès comme « Qué vendrá » et des pièces de ses premiers albums comme « Les passants » et « Comme ci, comme ça ». Elle a même laissé parler son énergie rock avec « On s’en remet jamais », tirée de l’album Effet miroir. Elle laisse également une grande place à son dernier disque, Isa, dont elle a interprété sept chansons.
Visiblement heureuse de renouer avec son public québécois, Zaz avait même préparé une petite spécialité maison pour l’occasion. En clin d’œil à un patois bien de chez nous, elle a livré une reprise de la chanson « Tabarnak » du duo français Volo, formé des frères Volovitch.
Pour la conclusion du spectacle, Zaz a enchaîné la puissante ballade « Éblouie par la nuit » et ses deux plus grands succès en carrière, « On ira » et « Je veux », pour lesquels le parterre était debout. Au rappel, la chanteuse a livré la poignante ballade « Le chant des givres », l’un des trésors cachés de son dernier album, avant de clore la soirée avec une reprise de « La vie en rose » d’Édith Piaf.
Malgré des prix onéreux que l’on voit rarement pour des billets au Centre des arts, oscillant entre 99 $ et 140 $, le coût d’entrée en valait nettement la peine.
Une soirée magique à tout point de vue.