19 octobre 2023 - 03:00
École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe
Une première pièce qui s’intéresse à la censure des arts
Par: Maxime Prévost Durand
Les finissants de l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe lanceront leur saison avec la pièce Bovary, de Tiago Rodrigues. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Les finissants de l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe lanceront leur saison avec la pièce Bovary, de Tiago Rodrigues. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

La salle Léon-Ringuet se transformera en salle de cour pour la première pièce des finissants de l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe, présentée du 20 au 26 octobre. Bovary, une œuvre de Tiago Rodrigues inspirée par le procès « d’outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs » qui a suivi la publication du roman Madame Bovary de Gustave Flaubert dans les années 1850, lance la saison.

Le thème de la censure envers les arts est au cœur de cette pièce, mise en scène pour l’occasion par Jean-Simon Traversy, qui est codirecteur artistique de Duceppe.

« J’aimais bien cette pièce parce qu’elle demande aux interprètes de défendre des idées et de défendre un point de vue. C’est une belle métaphore de ce qu’ils vont être appelés à faire plus tard dans le milieu professionnel, souligne M. Traversy en entrevue avec LE COURRIER. Quand on va en audition, il faut défendre sa candidature et défendre un personnage. Des fois, on est appelé à jouer des personnages méchants ou qui nous sortent de notre zone de confort, donc il faut aimer le personnage qu’on interprète, même si on n’approuve pas ses positions ou ses actions. La pièce amène ça. »

Bovary entremêle ainsi des bouts de l’audience contre Gustave Flaubert et des extraits du roman Madame Bovary qui se trouve au cœur des accusations d’outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs.

« Le livre Madame Bovary, c’est l’histoire d’une femme qui veut sortir du modèle traditionnel, qui a des pulsions et des envies, des envies de l’autre aussi et des envies d’être vivante. C’est pourquoi le gouvernement voulait contraindre à l’époque l’image d’une femme qui voulait être plus libre », rappelle le metteur en scène.

Le jeu des 13 finissants en interprétation mettra en lumière l’enjeu de l’atteinte à la liberté d’expression, qui résonne encore parfois dans notre modernité.

« On est comme à la cour, explique le metteur en scène. Il y a une zone au centre de la scène où les interprètes viennent défendre les idées. »

Une caméra projette également des images en direct sur la scène, souligne M. Traversy. En plus de voir les avocates s’y adresser pour défendre leur point, la technologie permettra de plonger la salle dans la France du 19e siècle, à la manière d’un petit film, grâce à l’utilisation d’accessoires qui représentent l’endroit et l’époque.

La pièce Bovary sera présentée chaque jour du 20 au 26 octobre (à l’exception du 23 octobre) à la salle Léon-Ringuet du Cégep de Saint-Hyacinthe. L’horaire détaillé est disponible sur le site ecole theatre.cegepsth.qc.ca/spectacles/bovary. Le coût est de 10 $ par personne et de 5 $ pour les étudiants.

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