Saint-Hyacinthe est dans le top 10 d’un palmarès de 700 villes québécoises. On ne s’en vante pas trop : c’est un palmarès de crotte. Et je ne suis même pas vulgaire en écrivant ça puisqu’il s’agit du classement annuel de l’organisme Fondation Rivières pour les municipalités qui, accidentellement ou non, déversent leurs eaux usées dans les cours d’eau.

Saint-Hyacinthe a connu 1365 déversements en 2022. En comparaison, Saint-Jude en a connu un grand total de… 0. Zéro comme dans Ouellet, dirait le grand Ron. Sans triche en plus. Ah oui, il y a des municipalités coquines, qui cachent leurs déversements ou les mesurent mal, mais pas Saint-Jude! La qualité de notre « mesurage » reçoit d’ailleurs la plus haute note du palmarès : A+.

Saint-Hyacinthe aussi reçoit A+. Reconnaissons-le, quand les Maskoutains déversent, ils n’ont pas honte de le dire. Par exemple, l’an dernier, quand la station Pratte, qui dessert 82 % de la population, a dû faire des travaux et déverser ses eaux usées dans la rivière, tout a été soigneusement mesuré et rendu public. C’est-y pas beau ça?

Avant, on flushait direct dans l’eau et le courant emportait discrètement tous les sales petits secrets de nos usines, nos cuisines et nos latrines. Aujourd’hui, des gens sont payés pour analyser, échantillonner et répertorier tous nos coliformes et turbidités de formes allongées. Avant, on déversait pis on s’en sacrait. Aujourd’hui, on déverse encore, mais… on le mesure!

On donne même des subventions pour trouver des solutions, la Ville en réclame d’ailleurs une, de plus de 60 000 $, pour « l’élaboration d’un plan de protection des sources d’eau potable ». J’en ai un plan pour protéger l’eau potable : « Arrêtons de ch**r dedans! »

J’viens de vous faire épargner 60 000 piasses. Merci. De rien.