Cette décision n’a pas été laissée au hasard. Dès qu’elle a su que cette compétition allait avoir lieu à Saint-Hyacinthe, l’athlète du club La Machine Rouge savait que c’était le moment idéal pour tirer sa révérence.
« Ma première compétition, c’était en avril 2006 dans un gymnase d’école de Saint-Hyacinthe. Je me suis dit que j’allais finir ça de la même façon que j’ai commencé, de manière symbolique devant ma famille et mes amis et avec mon père pour me coacher. J’ai pu finir ça comme je le voulais », a-t-elle raconté en entrevue avec LE COURRIER.
Depuis plus d’un an, Tali ruminait l’idée de prendre sa retraite. Des changements dans les catégories admissibles aux Jeux olympiques de 2024 avaient fait en sorte que ses chances de se qualifier à nouveau pour aller à Paris étaient disparues presque instantanément, ce qui a contribué à lancer la réflexion.
« J’ai continué de faire quelques compétitions, dont le championnat canadien, mais je trouvais que je n’avais plus la motivation pour plusieurs raisons, notamment en raison des blessures que je traîne et des sacrifices que ça demande, puis parce que je termine l’université cette année, a affirmé l’athlète de 25 ans. J’ai envie de nouveauté aussi. Ça fait quand même 18 ans que je pratique ce sport-là et je pense avoir réussi à atteindre ce que je pouvais atteindre. Il n’y a rien qui dépasse les Olympiques, donc pour toutes ces raisons, je pensais de plus en plus à la retraite. »
Avec toute l’humilité qu’on lui connaît, Tali n’a pas voulu faire de sa dernière compétition un grand spectacle. Elle en a seulement parlé à son cercle rapproché, pour que les gens qui comptent le plus à ses yeux et qui l’ont accompagnée tout au long de sa carrière puissent vivre ce moment à ses côtés. C’est aussi pour cette raison qu’elle était en paix avec le fait de lever sa dernière barre lors d’un championnat provincial, elle qui a pourtant brillé sur les plus grands plateaux du monde.
« J’étais quand même stressée, a-t-elle néanmoins admis. C’était juste une compétition provinciale, j’ai fait des compétitions pas mal plus importantes que ça dans ma carrière et il n’y avait pas vraiment d’objectif vu que c’était ma dernière compétition. Il y avait quand même une certaine nervosité parce que je ne voulais pas faire une mauvaise compétition non plus. À ma dernière barre, la pensée que j’ai eue c’est qu’il ne fallait pas que je rate mon lever. Je voulais finir ça en beauté. »
Passer le flambeau
Au terme de la compétition, Tali a remporté la médaille d’argent dans la catégorie des 64 kg. Celle qui l’a devancée sur le podium, c’est la Maskoutaine Charlotte Simoneau, une athlète qui suit ses traces depuis plusieurs années et que Tali a pris sous son aile dès son plus jeune âge.
« C’est comme ma petite sœur adoptive. On s’entraîne ensemble depuis qu’elle a 11 ans. On a un parcours similaire, Charlotte et moi. Toutes les deux, on a commencé très jeune et maintenant, c’est elle la championne. Il faut apprendre à passer le flambeau. Je suis super contente que ce soit elle qui gagne et qui pulvérise des records canadiens maintenant », a affirmé la nouvelle retraitée.
L’émotion s’est d’ailleurs emparé des deux athlètes après la dernière barre de Tali. « Charlotte devait aller faire son premier essai à l’épaulé-jeté tout de suite après moi, mais on avait l’air de deux belles folles tellement on pleurait derrière les rideaux. »
Un palmarès impressionnant
En plus d’avoir participé aux Jeux olympiques, Tali Darsigny a cumulé un palmarès impressionnant. Elle a multiplié les titres de championne québécoise et canadienne dans sa catégorie, autant chez les juniors que chez les seniors, en plus d’établir plusieurs records.
À l’international, l’athlète de Saint-Simon a notamment brillé sur le plateau des Jeux du Commonwealth, où elle avait remporté la médaille d’argent en 2018 et la médaille de bronze en 2022. Elle avait aussi obtenu une médaille de bronze au championnat du monde junior de 2018. Aux Jeux olympiques, elle avait terminé au 9e rang chez les 59 kg.