Ne vous méprenez pas : la Honda Accord offre encore une indéniable qualité d’assemblage et de nombreux autres traits de personnalité qui la rendent attirante pour un certain type de propriétaires. Elle a cependant oublié sa personnalité vive et allumée qui l’a caractérisée pendant de nombreuses années.
Je me souviens avoir moi-même conduit une Honda Accord de fonction durant quelques années, dotée du moteur V6, et d’en avoir apprécié chaque instant. Aujourd’hui, il faut bien l’avouer, la conduite de la voiture devenue plus grande que jamais ne suscite plus le même frisson.
Fiable et bien construite
La Honda Accord hybride, c’est le type même de véhicule fiable, aux qualités de construction sans reproche. Dans sa version hybride, elle dispose d’un moteur à essence 4 cylindres 2,0 litres qui a fait ses preuves.
La bonne nouvelle, c’est que ce groupe motopropulseur est marié à non pas un, mais deux moteurs électriques, ajoutant puissance et économie. Un des moteurs sert essentiellement d’alimentation aux accessoires électriques de la voiture. Le second, en revanche, est logé sur l’essieu avant et permet de mouvoir la Honda Accord.
Le résultat combiné, c’est une puissance totale de 204 chevaux, et une consommation moyenne annoncée de 5,3 litres aux 100 kilomètres. Petite note discordante, au terme de mon essai, je n’ai pu faire mieux qu’une moyenne de 6,8 litres aux 100 kilomètres, mais je dois préciser que mon usage a été à plus de 70 % sur l’autoroute, là où la version hybride performe le moins en matière d’économie.
Précision : la Accord hybride n’est ni rechargeable ni électrique. Elle dispose certes d’une petite batterie lithium-ion, mais elle ne propose pas d’autonomie 100 % électrique. L’assistance électrifiée sert plutôt à donner un petit surplus de puissance et à diminuer la consommation.
Ne cherchez pas de performances enlevantes. La Honda Accord hybride, en mode éco ou normal, offre une conduite souple et douce, mais sans grande inspiration. En mode sport, elle démontre un peu plus de nervosité, mais sans plus. On sent clairement que ce n’est pas là l’objectif.
Un bon mot quand même pour la boîte CVT, une transmission à variation continue qui, contrairement à bon nombre de ses rivales, réussit à offrir une surprenante performance, faisant même oublier son existence.
Un habitacle repensé
Dans le cockpit, la Honda Accord Touring hybride bénéficie d’une solide mise à jour. Elle est la première de la famille à recevoir le système d’infodivertissement de Google, qui permet un usage plus simple et plus rapide. Le tout est affiché dans un grand écran tactile central assez efficace.
Le décor est planté comme dans toutes les nouvelles Honda, c’est-à-dire qu’on y retrouve la longue ligne grillagée qui traverse la planche de bord de bout en bout, dissimulant notamment les buses d’aération. Vous avez vu le CR-V ou la Civic, vous ne serez pas dépaysés.
Les sièges sont confortables, l’habitacle est bien insonorisé et les suspensions, tournées vers le confort, rendent toutes les randonnées sages et tranquilles. En fait, une longue route entre la maison et Québec aller-retour n’a généré aucune fatigue et m’a, au contraire, permis de me mettre à jour dans mes balados préférés tout en savourant le confort de roulement.
Là où le bât blesse, c’est dans la sensation de conduite. On aimerait définitivement une meilleure communication avec la route et une conduite un peu plus enivrante. À l’instar de son design extérieur, fort bien réussi, mais conservateur, la conduite de la Honda Accord fait preuve de beaucoup de retenue et de discrétion.
Tout cela, dans un enrobage dont le prix a augmenté de 3000 $ à 5000 $ depuis l’année dernière. On apprécierait, pour ce prix, la présence d’un rouage intégral ou de quelques autres éléments technologies, comme en proposent les Nissan Altima ou Toyota Camry de même catégorie. Malheureusement, il faut se contenter de la mécanique efficace, mais sobre que propose la Accord.
Soyons honnêtes : la Honda Accord Touring hybride est un excellent véhicule, mais elle nage dans les eaux les plus tranquilles de la catégorie, alors que l’on aurait voulu qu’elle puisse affronter quelques vagues.