Questionnée à savoir si recruter autant d’étrangers était réaliste, notamment en raison de la crise du logement, la directrice générale de Saint-Hyacinthe Technopole, Karine Guilbault, a fait preuve de transparence. « C’est une très bonne question qui a suscité beaucoup de discussions et de réflexion au sein de notre équipe. Il nous fallait trouver un juste équilibre entre les besoins en recrutement de main-d’œuvre des entreprises et la capacité du milieu à accueillir cette main-d’œuvre, notamment en regard du logement. Il y a effectivement un défi, mais nous croyons tout de même que cet objectif est réaliste », a-t-elle déclaré, rappelant que la pénurie de main-d’œuvre pourrait perdurer jusqu’en 2030. En fait, selon les données 2023 de l’organisation, 93 % des entreprises commerciales, touristiques, agricoles et industrielles éprouvent, à un degré divers, des difficultés de recrutement ou de fidélisation de main-d’œuvre. Pour 36 % d’entre elles, ce problème est jugé comme étant critique, c’est-à-dire que leur croissance et/ou leur survie pourraient en être affectées.
Actuellement, Saint-Hyacinthe Technopole, avec les entreprises et ses partenaires en accueil et intégration des talents issus de l’immigration, parvient à relever le défi du logement. « Nous visons une plus grande adéquation de nos activités de recrutement avec les besoins des entreprises, notamment pour certaines catégories de professionnels pour qui la question de l’abordabilité du logement pèse moins lourd. Mais il est clair que la rareté et le coût du logement, à l’instar de ce qui se passe dans les autres régions, sont des défis dans l’atteinte des objectifs d’attraction de talents », a ajouté Mme Guilbault.
Investissements étrangers
L’organisation désire également relancer la prospection pour des investissements étrangers. Toutefois, elle ne prévoit pas d’envoyer des délégations dans d’autres pays comme cela s’est souvent fait par le passé, sauf exception. Par exemple, cela pourrait se faire dans le cadre d’événements internationaux où il est possible de faire la promotion de la région auprès de clientèles d’investisseurs très ciblés. De tels voyages pourraient aussi remplir des objectifs d’affaires plus particuliers. Par exemple, un voyage a été organisé cet automne dans le cadre du projet de zone d’innovation. Des déplacements peuvent toutefois être nécessaires pour des projets sur le point de se concrétiser. Néanmoins, c’est souvent le client potentiel qui se déplace au Québec.
D’ailleurs, Saint-Hyacinthe Technopole souligne que des démarches sont effectuées d’abord nationalement. Elles permettent d’attirer de nouveaux commerces et projets industriels de promoteurs québécois ou canadiens. Ensuite, pour la prospection d’investissements directs, ce sont plutôt des partenaires comme Investissement Québec International ou Affaires mondiales Canada qui servent d’intermédiaires. Leurs réseaux de représentations économiques à l’étranger peuvent identifier des clients potentiels et réaliser des démarches de vente et de promotion de la région. De plus, les moyens technologiques permettent à Saint- Hyacinthe Technopole de réaliser la plupart de ses démarches à distance.
L’organisation désire aussi faciliter l’accès des entreprises aux services de recrutement international. Dans ce cas, elles pourraient participer à des missions comme celles des Journées Québec supportées par le gouvernement.
Bonifier les services
D’ailleurs, pour être encore plus présente auprès des entreprises qu’elle supporte, Saint-Hyacinthe Technopole mise sur le développement à l’interne des expertises. Par exemple, elle a travaillé à développer, au sein de son équipe, une expertise en matière d’accompagnement à l’innovation et à la transition numérique, car les entreprises lui ont exprimé ce besoin.
Ce type de développement va au-delà du financement. Néanmoins, l’organisation soutient que ses partenaires municipaux, que ce soit la Ville de Saint-Hyacinthe ou la MRC des Maskoutains, sont bien au fait de ses besoins financiers et de ses ressources limitées. « Dans les limites de leurs propres contraintes de ressources, la Ville et la MRC ont toujours été là pour nous aider à supporter la croissance de nos mandats et des demandes pour nos services. La collaboration est excellente », a déclaré la directrice générale de Saint-Hyacinthe Technopole.