Selon les premiers éléments de l’enquête, un problème électrique de nature accidentelle serait à l’origine du sinistre qui s’est propagé rapidement à l’ensemble de la structure, a confié au COURRIER Dominic Asselin, chef de la formation au Service de sécurité incendie de la Ville de Saint-Hyacinthe.
Si l’endroit était fermé et qu’aucun travailleur de la construction ne se trouvait sur place lundi soir, il semblerait que la présence de bonbonnes de propane sur le site aurait pu contribuer à nourrir les flammes en accélérant la propagation. L’immeuble qui devait rouvrir ses portes en mai prochain est une perte totale.
Les gens du quartier Assomption ont fortement réagi aux événements, à commencer par le conseiller municipal, Pierre Thériault. « Je suis estomaqué! Il y avait un fort esprit de quartier ici. »
Puisque le centre communautaire était le plus achalandé, mais aussi le plus petit de la ville, l’agrandissement était devenu essentiel, dit-il. Ce dernier avait milité pendant cinq ans pour que le projet soit ajouté au plan triennal d’immobilisations et y était parvenu. Les travaux avaient débuté le 5 septembre.
« Ce sont cinq ans d’efforts qui sont partis en fumée, mais nous sommes résilients, alors nous allons cesser de regarder en arrière et regarder en avant », a assuré M. Thériault.
Ce dernier se souvenait d’ailleurs avoir aperçu dans les jours précédents l’incendie des bonbonnes de propane sur le chantier opéré par l’entrepreneur maskoutain Arri Construction.
Un des chargés de projet de l’entreprise, Simon Létourneau, a confirmé au COURRIER que des bonbonnes se trouvaient bel et bien sur le toit, car les travaux n’étaient pas terminés. Toutefois, il soutient que les derniers travaux effectués à cet endroit remontaient à plusieurs jours déjà. Selon les prétentions de la Ville, ce sont toutefois les assureurs de l’entrepreneur qui seront sollicités pour la suite des choses puisque le chantier était sous son entière responsabilité au moment de l’incendie.
Une nuit mouvementée
Pierre Thériault n’est pas près d’oublier sa soirée du 11 décembre, lui qui a été aux premières loges de l’incendie.
« Je revenais chez moi après la séance plénière du conseil vers 22 h 30 et je croyais que les citoyens y étaient allés fort sur les feux de foyer. Puis, en entrant dans ma cour, j’ai vu les flammes. J’ai accouru sur place et j’ai dit aux curieux de reculer parce qu’il y avait un risque d’explosion, en pensant aux bonbonnes de propane. Nous avons eu le temps de nous rendre à l’intersection de la rue Saint-Maurice et de l’avenue Triquet et il y a eu trois explosions. Tout s’est fait très rapidement », a raconté Pierre Thériault.
Les premiers pompiers, qui sont arrivés sur place vers 22 h 40, ont aussi été témoins d’une explosion.
L’adjointe et la présidente du conseil d’administration des loisirs, qui habitent tout près, ont aussi avisé la coordonnatrice Julie Dansereau, qui s’est dépêchée de se rendre sur place. « Ça fait 10 ans que je travaille là, alors les gens me connaissent bien. Je recevais plein d’appels audio et vidéo. Sur place, ç’a vraiment été un choc. C’est beaucoup de souvenirs et de travail et c’est pareil pour les citoyens. C’est une vie de quartier au complet qui est partie en fumée », a-t-elle raconté encore émotive au petit matin.
Au premier coup d’œil, le matériel qui avait été entreposé dans trois conteneurs pour la durée des travaux semble intact. En raison de ceux-ci, les cours se déroulaient au Centre aquatique et certaines activités au gymnase de l’école.
Le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, s’est aussi empressé de se présenter sur place à 22 h 45, après avoir été avisé par la directrice générale. Il y est resté jusqu’à minuit en compagnie de la trentaine de pompiers, soit jusqu’à ce que l’intensité des flammes diminue. Il était encore bouleversé au matin. « C’est vraiment décevant pour les résidents. C’est une grosse perte! Les loisirs étaient au cœur du quartier et les citoyens étaient attachés à leur centre communautaire. »
Le maire a confirmé que le centre sera reconstruit, bien qu’il soit incapable pour l’instant d’établir un échéancier précis. Il faudra s’armer de patience, prévient la Ville, le temps que les assureurs départagent les responsabilités de l’entrepreneur ou de ses sous-traitants, s’il y a lieu.
L’intervention du Service de sécurité incendie, qui s’est voulue principalement défensive vu l’incendie généralisé, s’est terminée à 4 h du matin. Un pompier a été blessé légèrement en chutant sur la glace.