21 Décembre 2023 - 03:00
Bibliothèque : pourquoi est-ce si difficile de travailler en amont?
Par: Le Courrier
Photothèque | Le Courrier ©

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Quand nous avons vu le titre en première page du journal Le Courrier de Saint-Hyacinthe du 7 décembre au sujet de l’accessibilité de la nouvelle bibliothèque T.-A.-St-Germain, nous étions à demi surpris.

Œuvrant auprès des personnes handicapées depuis plus de 25 ans, pour certains d’entre nous, nous avons malheureusement été témoins fréquemment de situations semblables, et ce, dans différentes municipalités. Nous devons quand même avouer que d’en être encore là en 2023, c’est décourageant. C’est décourageant parce que nous connaissons le travail qui est fait par l’ensemble des organismes voués à la promotion et à la défense des droits des personnes handicapées.

À Saint-Hyacinthe, plusieurs représentants d’organismes participent à des comités où siègent également des représentants de la Ville, notamment le comité accessibilité du centre-ville et le comité du plan d’action municipale à l’égard des personnes handicapées. Ces représentants ne font pas qu’être présents, ils apportent leurs connaissances des besoins des personnes handicapées. Des représentants des Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie sont aussi là et offrent des services-conseils à la communauté sur l’accessibilité quand vient le temps de planifier de nouvelles constructions ou pour tout projet dédié à la population.

Des recommandations ont été faites par toutes ces personnes dès l’annonce de la nouvelle bibliothèque. Doit-on en déduire que les messages ne se sont pas rendus aux bonnes personnes? Est-ce que chacun des employés à la Ville a intégré les notions du plan d’action à l’égard des personnes handicapées? Est-ce que chaque échelon est sensibilisé? A-t-on démontré une préoccupation quant à l’accessibilité universelle dans l’appel d’offres? La faute ne peut pas reposer sur le dos d’une seule personne.

En plus du milieu communautaire maskoutain et des CISSS de la Montérégie, il existe des organismes spécialisés en accessibilité universelle à travers le Québec qui ne demandent qu’à être sollicités (Kéroul, Société logique, etc.). Ce ne sont pas les ressources qui manquent à ce sujet. Et que dire du Code du bâtiment, jugé minimal pour ceux qui s’y connaissent, et qui n’a même pas été respecté.

En ce moment, on entend surtout parler des lacunes d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Qu’en est-il de l’éclairage et de la signalisation à l’égard des personnes ayant une déficience visuelle? Est-ce qu’un coin relaxant a été prévu pour les enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme?

En juin dernier, une activité de sensibilisation a été proposée par les organismes du milieu des personnes handicapées au personnel et aux élus de la Ville de Saint-Hyacinthe dans le cadre de la Semaine québécoise des personnes handicapées. Ce n’était pas la première fois qu’une telle activité leur était proposée, mais comme le personnel change, c’est souvent à renouveler.

Le milieu des organismes pour personnes handicapées préconise de travailler en amont et de le faire de concert avec la Municipalité plutôt que d’être en réaction une fois les travaux réalisés. Cependant, après avoir lu l’article dans Le Courrier et avoir visionné la séance du conseil du 4 décembre, c’est à se demander si cette deuxième voie n’est pas plus efficace. Cela nous laisse perplexes.

Renée-Claude Paré, Association des parents des enfants handicapés Richelieu-Val-Maska

Suzanne Poitras, Conseil des aveugles de Saint-Hyacinthe

Jacynthe Daigle, Sclérose en plaques Saint-Hyacinthe–Acton

Nancy Whitney, Association des personnes aphasiques Richelieu-Yamaska

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