Malgré une fébrilité évidente, il n’y avait pas de banderole ni d’arche de ballons pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs à l’entrée de l’aréna, mais les sourires étaient au rendez-vous et un drapeau de l’Ukraine avait été érigé dans les hauteurs de l’aréna. Tout le monde – autant les joueurs ukrainiens que les organisateurs du tournoi – semblait heureux que ce moment soit enfin arrivé après avoir travaillé pendant plus de six mois pour qu’il se concrétise.

« C’est une expérience incroyable que les joueurs vivront, a souligné en anglais Olexandr Garbarenko, le seul parent qui accompagne l’équipe ukrainienne, lorsque rencontré par LE COURRIER à leur arrivée à Saint-Hyacinthe. C’est la guerre en Ukraine présentement. Lorsque les joueurs pratiquent, ils doivent parfois arrêter de jouer pour aller se réfugier en raison des alertes d’attaque. Pour eux, d’avoir l’opportunité de venir ici et de jouer face aux meilleures équipes, c’est une opportunité incroyable. »

L’autobus qui transportait les 17 joueurs, l’entraîneur-chef et le papa accompagnateur a fait son arrivée au Stade L.-P.-Gaucher autour de 18 h lundi. Les visiteurs ukrainiens ont été accueillis par le président du tournoi, Lucien Beauregard, et d’autres bénévoles avant d’aller déposer leur équipement dans le vestiaire. Les joueurs ont ensuite fait la rencontre de leur famille d’accueil chez qui ils seront hébergés pour la semaine.

« J’ai appris à dire dobryy ranok, qui veut dire bonjour en ukrainien, mais c’est pas mal le seul mot que je connais, a confié le papa de l’une des familles d’accueil qui attendait avec fébrilité l’arrivée des joueurs. J’ai essayé d’en apprendre d’autres, mais c’est assez différent de notre langue, donc on n’a pas de référence. »

La plupart des joueurs ainsi que l’entraîneur-chef Oleksii Korotkyi parlent d’ailleurs seulement l’ukrainien, a-t-on pu constater rapidement. Quelques- uns réussissent néanmoins à baragouiner quelques mots d’anglais. Mais peu importe la langue, c’est l’amour du sport qui unira toutes ces personnes.

« C’est au Canada que l’on retrouve certains des meilleurs joueurs au monde. C’est une expérience formidable pour nos joueurs de venir affronter des joueurs plus forts. Évidemment, on vient jouer parce qu’on veut gagner, mais c’est surtout l’expérience qui est importante », a affirmé l’entraîneur-chef Oleksii Korotkyi, dont les propos ont été traduits par le papa accompagnateur.

Les joueurs qui forment l’équipe ukrainienne proviennent pour la plupart de la région de Dnipro, une ville au sud-est de la capitale Kyïv.

« Ce sont les plus doués de leur âge, a indiqué Olexandr Garbarenko. Ils ont joué plusieurs fois en Europe, mais c’est leur première fois en Amérique du Nord et plus particulièrement au Canada. »

L’équipe est arrivée au pays le 27 décembre. Moins de 48 h plus tard, elle participait à la Coupe de la Capitale Bell, un tournoi disputé à Ottawa qui regroupait plusieurs équipes internationales. L’Ukraine y a compilé un dossier de deux victoires et trois défaites, bon pour la 9e place.

Par la suite, les joueurs ont sillonné les routes du Québec pour disputer des matchs amicaux contre différentes équipes, notamment dans la région de Québec ainsi qu’à Sherbrooke, d’où elle arrivait lundi.

Le Québécois Philippe Cliche, un ancien hockeyeur qui avait lui-même eu l’occasion de fouler la glace avec des joueurs de l’Ukraine dans les années 1990 et qui a gardé un lien étroit avec certains d’entre eux au fil des ans, accompagne la délégation ukrainienne durant tout ce voyage. En plus de conduire le petit autobus de l’équipe, il est même le préposé aux sandwichs et il a hébergé une dizaine de joueurs (!) chez lui à un moment du voyage afin d’aider à réduire les coûts de leur séjour.

Place à l’action

Le premier match de l’Ukraine au Tournoi national de hockey M13 de Saint- Hyacinthe aura lieu ce soir, à 19 h 30, au Stade L.-P.-Gaucher. L’honneur de les affronter pour ce duel reviendra à l’équipe maskoutaine du Vert et Noir de l’école Fadette. La formation ukrainienne aura ensuite rendez-vous avec le Noir et Or de l’école De Mortagne vendredi, à 16 h 30, puis avec les Lions du Lac Saint-Louis samedi, à 15 h 10.

Contrairement aux autres joutes du tournoi, il y aura un coût d’entrée de 5 $ par personne par match lors ces trois premières parties de l’Ukraine. Les jeunes de 13 ans et moins pourront y assister gratuitement.