À ses yeux, la solution serait de relier l’aqueduc de Saint-Denis-sur-Richelieu à son secteur résidentiel. « Il est inconcevable qu’en 2023, on n’ait toujours pas accès à l’eau potable. Des sommes colossales sont investies dans la construction de complexes sportifs et dans l’accès à l’Internet haute vitesse, alors qu’on manque d’eau potable », s’est-elle indignée.
Mme Castonguay, qui habite au 1335, Route 137 avec son conjoint, Tommy Vaillancourt, a accès à l’eau seulement par un puits de surface. Chaque citoyen qui habite dans ce secteur a un puits incluant un système de traitement de l’eau à entretenir chaque saison, voire chaque mois.
La propriétaire d’Artémis Faune s’est dite inquiète quant à la piètre qualité de l’eau et des conséquences que cela pourrait avoir sur sa qualité de vie à long terme. Depuis que le couple a emménagé il y a trois ans dans sa résidence qui date des années 80, le système de traitement doit être entretenu de façon régulière. Des frais exorbitants sont nécessaires pour l’entretien de cette installation.
« L’eau brute est de très mauvaise qualité depuis de nombreuses années, ce qui engendre des sommes considérables pour l’entretien de nos installations et, en plus, même traitée, l’eau n’est pas bonne à boire. Nos installations avaient été mises à niveau en 2019 par les anciens propriétaires et, quatre ans plus tard, nous avons dû dépenser 15 000 $ pour un nouveau système de traitement de l’eau. » Elle ajoute que la possibilité de creuser un puits artésien n’est pas envisageable puisque l’eau est salée à 40 pieds de profondeur. Des tentatives ont été faites auparavant, mais en vain. Elle mentionne aussi qu’au moment de l’achat de leur résidence, le couple avait entrepris des travaux de rénovation au niveau de la plomberie, mais celle-ci se dégrade déjà en raison de l’eau dure et ferreuse.
Marie-Eve Castonguay rappelle que son entreprise est implantée à son adresse personnelle et que son installation inclut des animaux qui ont indubitablement besoin d’eau. Elle est donc dans l’obligation d’acheter de l’eau en bouteille pour s’assurer du bien-être des animaux, une situation qu’elle déplore.
Il est à noter que le sujet d’une possible extension de l’aqueduc ne date pas d’hier. Ce dossier a déjà fait l’objet de discussions en 2018 avec la Municipalité de Saint-Denis-sur-Richelieu et, depuis, aucun suivi n’aurait été fait. D’autres démarches ont été faites par d’autres propriétaires, mais sans succès.
Mme Castonguay n’est pas la seule à vivre ce fardeau au quotidien. D’autres personnes vivant sur la Route 137, aux limites de La Présentation et de Saint-Denis-sur-Richelieu, sont aussi affectées par cette situation. Elle affirme qu’elle ne nie pas que les coûts rattachés au prolongement de l’aqueduc peuvent être astronomiques, mais estime que cette demande est une nécessité pour elle ainsi que ses voisins.
« Nous sommes bien conscients des enjeux monétaires au niveau de la taxation en lien avec ces travaux majeurs, mais il est encore plus dispendieux pour nous d’entretenir nos installations que de payer les taxes futures et je ne compte pas les stress que cela nous impose pour notre santé à long terme. […] Il va sans dire que, lorsque nous voyons passer les dépenses municipales pour des installations récréatives, on se demande bien quelle est la priorité des municipalités. »
La mairesse de La Présentation, Louise Arpin, avoue être consciente de l’ampleur de ce problème et compte relancer ce dossier. Elle souligne que cette démarche a déjà été soumise à l’évaluation et que c’était excessivement dispendieux pour réaliser la liaison entre les deux municipalités.
« On doit revoir cette possibilité avec la Municipalité de Saint-Denis-sur- Richelieu et avec la Régie de l’Aqueduc intermunicipal du Bas-Richelieu (AIBR). Après avoir discuté avec la directrice générale de La Présentation, Josiane Marchand, on s’est dit qu’il faudrait relancer l’AIBR. »
Mme Arpin explique que la prolongation de cette conduite nécessite un investissement financier de taille. Elle fait savoir également que c’est l’AIBR de Saint-Denis-sur-Richelieu qui alimente en eau potable une grande partie de La Présentation, mais que la conduite s’arrête à un endroit précis. Une petite partie seulement est desservie par le réseau provenant de la Ville de Saint-Hyacinthe.
« Ce n’est pas tout le monde sur le territoire de La Présentation qui est desservi par l’aqueduc. Quand on est en campagne, c’est sûr qu’il y a des puits artésiens. Le prix est énorme pour la mise en place de nouvelles canalisations et je ne sais pas si les gens vont accepter de financer cela. De notre côté, on a des démarches à faire et on va valider ce qui pourrait être fait. »
Jean-Marc Bousquet, maire de Saint-Denis-sur-Richelieu, trouve qu’il est difficile de se prononcer sur ce sujet puisque la question n’a pas encore été débattue en conseil.
« On est en train d’analyser le projet de prolongation de l’aqueduc qui s’inscrit dans le plan triennal d’immobilisations et qui devrait être finalisé prochainement. Cette question est à l’ordre du jour, mais tant que ce plan n’a pas encore été finalisé, on ne peut pas s’étaler sur la question. »