18 janvier 2024 - 03:00
Achalandage record à l’Hôpital Honoré-Mercier
La nouvelle urgence n’est pas adaptée à la surcapacité
Par: Adaée Beaulieu
Malgré une urgence toute neuve à l’Hôpital Honoré-Mercier, les nouvelles installations ne sont pas adaptées pour gérer efficacement les débordements, très fréquents à ce temps-ci de l’année. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Malgré une urgence toute neuve à l’Hôpital Honoré-Mercier, les nouvelles installations ne sont pas adaptées pour gérer efficacement les débordements, très fréquents à ce temps-ci de l’année. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

« Je n’ai jamais vu l’hôpital plein comme ça », a confié la Dre Marie-Claude Caissie, cocheffe de l’urgence de l’Hôpital Honoré-Mercier, en décrivant l’ampleur de l’achalandage qui perdure depuis le temps des fêtes avec un taux d’occupation des civières à l’urgence baissant rarement en bas de 120 %.

Elle a expliqué que chaque année, de la fin de l’automne au début de l’hiver, toutes les urgences du Québec débordent en raison des virus respiratoires qui connaissent leur pic de contamination un après l’autre. Mais cette année, elle constate qu’ils se sont passé le mot pour être dans leur pic tous en même temps.

À ce phénomène s’ajoute l’inévitable vieillissement de la population qui apporte son lot de patients gériatriques à l’hôpital. La logique voudrait qu’ils soient rapidement dirigés ailleurs, mais ce n’est souvent pas possible. Que ce soit en réadaptation ou dans les CHSLD, il manque un nombre important de lits ou de personnel, selon Dre Caissie. « Chaque jour, il y a un nombre important de patients NSA (niveau de soins alternatif), c’est-à-dire qui n’ont plus besoin d’être à l’hôpital, mais qui occupent des lits », a-t-elle mentionné en donnant l’exemple d’un record de 35 patients dans cette situation la semaine dernière.

Pour sa part, la population moins âgée n’a souvent pas de médecin de famille ou n’arrive pas à avoir un rendez-vous avec le sien. « Ici, à Saint-Hyacinthe, nous ne voyons pas beaucoup de patients qui se présentent à l’urgence pour des niaiseries », a affirmé la médecin.

Pour Dre Marie-Claude Caissie, la solution est d’apporter des changements majeurs au système de santé, notamment en offrant plus de soins aux aînés en dehors de l’hôpital et en veillant à ce que des patients plus jeunes puissent obtenir des rendez-vous dans les cliniques.

Urgence neuve, mais restreinte

« Notre nouvelle urgence nous offre le meilleur lieu physique que nous pouvions espérer, mais nous ne pouvons pas la faire fonctionner à son plein potentiel », a déploré Dre Caissie, qui a pourtant assez de personnel.

C’est qu’à la base, la nouvelle urgence n’a pas plus de civières que l’ancienne, soit 26. De plus, l’ancienne urgence pouvait contenir 30, 40 et même plus de civières en cas de débordement, ce qui n’est pas le cas des nouvelles installations. Un taux d’occupation de 130 % correspond à 34 civières à l’urgence maskoutaine.

Quelles sont les solutions en cas de débordement à la nouvelle urgence? Il y en a plusieurs qui s’additionnent plus la situation empire. Dans un premier temps, une unité de débordement de 20 lits est prévue au 11e étage. « Avant, cet étage n’était presque jamais ouvert, mais maintenant, depuis l’ouverture de la nouvelle urgence, il l’est toujours », a expliqué la médecin.

Si cette solution n’est pas suffisante, sept ou huit civières peuvent être installées dans la nouvelle zone d’évaluation rapide. Toutefois, il arrive qu’elle se remplisse rapidement, ce qui force l’installation de civières dans une à trois chambres de l’urgence ambulatoire. Des débordements sont aussi prévus sur les étages, d’environ deux patients sur civière dans les couloirs, depuis bientôt un mois. Mais le comble du malheur, c’est quand la zone de choc de l’urgence, pour les cas graves, doit être utilisée. « C’est très inquiétant, pas sécuritaire et stressant. Il nous arrive d’entendre une ambulance arriver et de nous dépêcher de faire un jeu de domino [des déplacements à la chaîne] », a confié Dre Caissie.

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