Il reviendra maintenant à Fanie-Claude Brien, qui brille dans l’ombre au cégep depuis presque 25 ans, de poursuivre l’intérim jusqu’à ce que l’on soit fixé sur la suite des choses, c’est-à-dire le retour ou le départ définitif du directeur général Emmanuel Montini, en retrait maladie depuis mai dernier.
Quand serons-nous fixés sur le sort de M. Montini et qui l’a entre les mains? Ces questions demeurent sans réponse et personne ne se bouscule pour y répondre, au moment où l’enquête ministérielle annoncée le printemps dernier par le ministère de l’Enseignement supérieur arrive dans son dernier droit.
Il est prévu que cette enquête, que l’on veut « juste et approfondie » pour reprendre les souhaits exprimés par la direction générale du Cégep, souhaits auxquels nous souscrivons d’ailleurs, se terminera en mars. Il nous tarde de savoir ce qu’il en découlera. Sur la place publique, la direction du collège s’est faite pour le moins discrète ces derniers mois. Depuis la rentrée automnale, LE COURRIER est revenu à la charge à quelques reprises auprès de l’ex-directeur général par intérim, Benoit Lessard, et du président du conseil d’administration, Patrick Filion, pour obtenir des entrevues sans cesse repoussées.
Tant et si bien que M. Lessard a eu le temps de quitter le navire pour accepter le poste de directeur général du Collège Montmorency. Il est permis d’espérer une entrevue avec le président Filion et Mme Brien en février, dans la mesure où nous accepterons de leur fournir les questions à l’avance. Ça augure mal.
Pour revenir à la nomination de Fanie-Claude Brien, il s’agit d’un choix logique.
Vu le flou persistant à la direction générale, le recrutement d’un candidat à l’extérieur du collège paraissait impossible. Qui laisserait un emploi ailleurs dans le réseau pour un poste intérimaire? Il aurait également été assez curieux de faire appel à un cadre retraité. Restait l’option de dénicher un autre volontaire expérimenté et respecté à l’interne apte à assumer et, espérons, terminer l’intérim d’un intérim. Il faut savoir que l’équipe de direction n’a pas été épargnée par les mouvements de personnel ces derniers mois. Quatre autres cadres ont quitté le collège depuis l’été.
À ces départs s’ajoutent les démissions de la directrice des communications en décembre et de M. Lessard, qui occupait, au moment de sa prise d’intérim en mai, le poste de directeur des affaires étudiantes. Lundi, le Cégep annonçait encore deux nominations intérimaires, d’abord à la direction des ressources financières, puis au poste de directeur des ressources matérielles.
À propos de la nouvelle DG par intérim, Mme Brien semble cocher bien des cases. En plus de connaître tous les rouages du cégep maskoutain, celle qui a été conseillère pédagogique, coordonnatrice au service aux étudiants et au développement international, puis directrice adjointe de Synor et directrice de la formation continue, y a tout vu et tout entendu depuis 25 ans.
Pensons entre autres au congédiement du directeur du service aux étudiants et du développement international, Luc Chagnon, au départ controversé de l’ancien directeur général Jean Barbeau, au recentrage opéré par l’ex-directeur général Roger Sylvestre, qui avait été promu comme elle de la formation continue, puis les dernières années passées sous la gouverne du directeur général Emmanuel Montini. Pas trop reposant comme quart de siècle!
À titre de valeur ajoutée pour saluer la nomination de Mme Brien, soulignons qu’elle est aussi avantageusement connue dans le milieu maskoutain, elle qui préside le conseil d’administration de la Caisse Desjardins de la Région de Saint-Hyacinthe depuis mai 2021. À ce propos d’ailleurs, est-il possible, réaliste et souhaitable sur le plan éthique de concilier ces deux fonctions? Si son séjour à la direction générale devait se prolonger, et si jamais elle devait éventuellement obtenir le poste de DG sur une base permanente, voilà une question qui lui sera certainement posée.