C’est à tout le moins l’hypothèse avancée par les secouristes qui ont été appelés à intervenir sur place pendant plus de 30 minutes après qu’une minifourgonnette s’est encastrée dans le pare-choc arrière d’un camion semi-remorque à l’arrêt.
À la vue des signaux lumineux annonçant le passage imminent du train, le conducteur du poids lourd venait à peine d’immobiliser celui-ci dans la voie de droite quand l’impact est survenu.
Il semblerait que la conductrice du second véhicule aurait été prise par surprise puisque la collision se serait produite alors qu’elle circulait à pleine vitesse, selon ce qui a été rapporté.
Témoin direct de l’accident, le conducteur du train aurait lui-même alerté les autorités en composant le 911.
Il aura fallu le travail acharné des pompiers de la Ville de Saint-Hyacinthe, équipés des pinces de désincarcération, pour parvenir à libérer la dame de son véhicule lourdement endommagé.
Souffrant entre autres de sérieuses blessures aux deux jambes, elle a été conduite dans un centre hospitalier de la région de Montréal. On ne craignait pas pour sa vie à ce moment, selon les informations transmises par la Sûreté du Québec.
Cet accident a entraîné la fermeture d’une partie de l’autoroute 20 pendant près de deux longues heures et causé un important bouchon de circulation qui s’est étiré sur une dizaine de kilomètres, provoquant moult détours par les rues de Saint-Hyacinthe. La circulation a pu reprendre sur l’autoroute vers 13 h 20.
L’histoire se répète
Cet accident n’est pas le premier à survenir sur ce tronçon spécifique de l’autoroute 20, dont la particularité est d’être traversé par un passage à niveau. Le passage régulier midi et soir d’un train de marchandises n’est pas sans perturber grandement la circulation souvent très dense sur l’autoroute.
Parmi les accidents similaires qui ont déjà fait les manchettes du COURRIER à cet endroit précis par le passé, celui survenu en novembre 2013 est pratiquement un copier-coller. Un automobiliste avait été très sérieusement blessé quand il avait embouti l’arrière d’un semi- remorque à l’arrêt au passage à niveau.
Interpellé par LE COURRIER, le ministère des Transports ne s’était pas engagé à revoir sa position concernant l’élimination du croisement entre la voie ferrée et l’autoroute 20. Ce dernier n’a jamais donné suite aux demandes exigeant l’étagement du chemin de fer pour des raisons financières et de sécurité suffisante.
Le maire de Saint-Hyacinthe avait même invité publiquement le MTQ à revoir sa position et à ne « pas attendre un accident plus grave ». Le député péquiste de Saint-Hyacinthe à ce moment, Émilien Pelletier, avait lui aussi décidé de se saisir du dossier dans l’espoir de faire bouger les choses à Québec.
Les archives du COURRIER font aussi état d’une collision entre un train de marchandises et un semi-remorque survenue au même passage à niveau en janvier 2005. Le conducteur du poids lourd n’avait pu freiner son mastodonte à temps et s’était écrasé contre un wagon-citerne. Le chauffeur s’en était miraculeusement tiré avec des blessures légères, ce qui n’avait pas empêché une fois de plus la classe politique de réclamer une intervention énergique du MTQ ou du CN pour corriger la situation.
Rappelons qu’en septembre 1987, le chauffeur d’un semi-remorque avait eu moins de veine. Il avait perdu la vie dans un accident d’une rare violence quand il avait été surpris par le passage du train et n’avait pas été en mesure d’immobiliser son véhicule. Le chef du Service des incendies de la Ville de Saint-Hyacinthe avait alors réclamé lui aussi en vain que ce passage dangereux soit éliminé.
Seconde fermeture sur la 20
La journée du 29 janvier n’a décidément pas été de tout repos sur l’autoroute 20 à la hauteur de Saint-Hyacinthe. Celle-ci a été fermée deux fois plutôt qu’une.
En plus de l’entrave occasionnée par l’accident lors du passage du train en avant-midi, elle a de nouveau été fermée à la circulation pendant deux heures en soirée à la hauteur du kilomètre 134. Les pompiers de la Ville de Saint-Hyacinthe ont dû prêter main-forte au conducteur d’un semi-remorque lorsqu’un des pneus de son véhicule a pris feu et que les flammes ont atteint la remorque. Le camion a dû être remorqué, ce qui a forcé la fermeture de l’autoroute en direction ouest jusqu’à environ 19 h.