Dimanche, un pêcheur d’hiver sur la Yamaska racontait être assis sur environ 5 ou 6 pouces de glace en mesurant le trou qu’il venait de creuser pour y taquiner le poisson. Mardi, j’ai repensé à lui en espérant qu’il soit assis dans un canot, car sans ça, c’est les poissons qui vont le taquiner. Coudonc, on est-tu déjà en avril? J’ai regardé le calendrier, ben non, février.

Ma petite Toyota laissait des traces de char d’assaut dans la cour tellement le sol était mou. Je roulais les fenêtres baissées, marchais à manteau ouvert, pis mangeais nue-tête en terrasse. J’ai regardé l’écran de mon téléphone : ben oui, on est le 27. Wow,15 degrés à Montréal, y a même fait 20,5 à Ormstown en Montérégie, un record qui battait la précédente marque de 19,5 établie en 1981, à Franklin, aussi en Montérégie. Youppi la Montérégie, premiers à golfer en février. Pas de farces, y en a qui se sont garrochés sur les verts, trop heureux de pouvoir pratiquer leur sport d’été l’hiver. « Fantastique », dira l’un d’eux souriant aux nouvelles. Pas tant, non, lui répondis-je babounant dans mon salon. C’est l’fun aujourd’hui, mais demain, ça va être une autre paire de manches courtes. Je regarde les prévisions : on va replonger à -20!

Mais après ça? Oh boy, détache ta tuque avec de la broche mon ami, les records de chaleur vont tomber comme des mouches. Comprends-moi bien, j’aime le soleil, la chaleur et l’abondance de vitamine D au visage en février, mais en même temps, c’est inquiétant. Et fascinant. Et épeurant. Comme regarder une éclipse en pleine face.

Un moment, c’est drôle, l’instant d’après, beaucoup moins. C’est hahaha, mais aussi ohboboy. Wow, mais ouch. Y a un mot pour ça, qui j’espère entrera bientôt dans le dictionnaire, et c’est : pleurire.