Chez moi, j’ai un vieux balcon de bois donnant sur la rivière. Assez large pour recevoir une tablée et assez long pour qu’on puisse y marcher. L’endroit parfait afin que mes invités puissent profiter de la vue et y passer la soirée.
Comme c’est en bois, chaque printemps, je découvre des coins qui auraient besoin d’entretien. Sablage ici, peinture là, parfois une planche à changer, parfois deux ou trois. Et il ne faut pas attendre trop de printemps parce que c’est tout le balcon qu’il va falloir changer. J’ai déjà pensé le rénover au complet, mais ça coûte cher. Alors je repousse l’échéance et je préfère changer des planches, mais plus je repousse l’échéance, plus je change de planches. Un moment donné, va ben falloir que je me branche.
Je me fais penser à la promenade Gérard-Côté. On change quelques planches, les plus urgentes, celles qui verraient les invités s’enfarger dedans, et on repousse l’échéance d’une remise à neuf parce que ça coûte trop cher et ça coûte trop cher parce qu’on repousse l’échéance. La comparaison entre mon balcon et la promenade est évidemment boiteuse. La Ville accueille beaucoup plus d’invités que moi. Invités à qui elle pourrait faire découvrir les berges de la rivière Yamaska à travers un réseau de pistes cyclables, de corridors piétonniers et de sentiers naturels, tout ça en plein centre-ville.
C’est sûr que ça coûtera cher, mais c’est un matériel urbain dont la Ville ne peut faire l’économie. Et ce serait faire honneur à la mémoire du marathonien maskoutain Gérard Côté, un des athlètes les plus dominants de sa génération et illustre membre du Panthéon des sports du Québec, que de nous voir marcher et nous mettre en forme le long de la rivière et surtout, y passer la soirée en compagnie de nos invités.