Par son implication, Mme Lussier Cadieux a permis de préserver de l’expansion urbaine le boisé de son enfance et d’y promouvoir la biodiversité locale.
Enseignante de métier, Céline Lussier Cadieux est une passionnée de la nature qui tenait à protéger la terre appartenant à sa famille. C’est en 1995, grâce à son initiative, que le premier nettoyage de la friche arbustive et des berges du ruisseau du boisé a été entrepris.
Pensant que le terrain n’appartenait à personne, les usagers ne respectaient pas l’endroit et causaient beaucoup de dommages. Mme Lussier Cadieux a donc décidé d’agir auprès des différents propriétaires des terres qui composent le boisé, en plus de celle de son père.
Ainsi, elle a réussi à obtenir les droits de passage, de gestion et de conservation perpétuelle du lieu de la part des différents propriétaires. Les travaux d’aménagement ont alors pu commencer. Le but était de rendre le site accessible à la population tout en assurant la protection à long terme de l’espace naturel.
Entre 1997 et 1999, Céline Lussier Cadieux a organisé deux grandes plantations de près de 13 700 arbres, démontrant son engagement envers la reforestation et la sensibilisation communautaire.
Ne pouvant gérer le site toute seule, elle a fondé, en 1998, l’organisme à but non lucratif Boisé des Douze dédié à la protection de ce milieu naturel. Mais ce n’est qu’en 2006 qu’il a été reconnu par Environnement Canada comme organisme de bienfaisance éligible aux dons écologiques. Ce nouveau pas lui a alors permis d’acquérir, l’année suivante, la portion du territoire appartenant à la famille Lussier. En octobre 2010, ce territoire a été désigné comme la Réserve naturelle du Boisé-des-Douze.
L’impact et la reconnaissance de ce projet
Le Boisé des Douze est une forêt de feuillus qui abrite une grande variété d’espèces indigènes, avec un ruisseau en méandre encaissé dont le tracé naturel n’a jamais été modifié.
Ce milieu naturel, accessible gratuitement, s’étend sur 19 hectares et comprend 2,5 km de sentiers pour la randonnée et l’observation de la nature. Des patrouilleurs s’y promènent régulièrement pour assurer la sécurité et le respect des lieux.
Depuis deux ans, Céline Lussier Cadieux a réussi à trouver assez de financement pour embaucher une coordinatrice. Une multitude de bénévoles consacrent également près de 5000 heures par année à l’entretien et aux activités du boisé.
L’année dernière, Mme Lussier Cadieux a reçu un certificat honorifique remis par le député de Saint-Hyacinthe–Bagot, Simon-Pierre Savard-Tremblay, pour souligner le 25e anniversaire de l’organisme et reconnaître son travail exceptionnel.
Une reconnaissance de plus
C’est maintenant au tour de la Société Provancher de reconnaître l’engagement de Céline Lussier Cadieux.
« Céline Lussier Cadieux représente les valeurs de protection de l’environnement que nous voulons véhiculer. En tant que personne d’action, elle s’est démarquée dans sa région par un impact majeur auprès de sa communauté, en transformant et en préservant un petit territoire très menacé, seule, contre vents et marées. Elle a réussi à donner à ce site naturel le statut d’aire protégée à perpétuité et à mobiliser des centaines de personnes dans la préservation de cet environnement. Elle en a également fait un lieu d’apprentissage pour de nombreux élèves, leur permettant chaque année d’observer la faune et la flore locales », a mentionné Brigitte Mongeau, coordonnatrice générale de la Société Provancher.
Le prix lui a été remis lors des Ateliers sur la conservation des milieux naturels. Il s’agissait du certificat du prix des Gens d’action 2024 ainsi que d’une lithographie d’une espèce faunique, offerte gracieusement par la Fondation de la faune du Québec.
« Nous la remercions pour son travail qui illustre parfaitement l’importance de la conservation et de la protection des milieux naturels face à l’urbanisation. Ensemble, faisons comme Céline Lussier Cadieux, protégeons la riche biodiversité du sud du Québec », a conclu Mme Mongeau.