Une annonce officielle en ce sens est imminente, mais le commissaire a tout de même accepté de répondre à nos questions en début de semaine, mettant fin du même coup aux rumeurs qui se répandaient de plus en plus au sujet du retour de la LNAH à Saint-Hyacinthe.

« C’est confirmé avec la Ville », a affirmé en toute franchise M. Girard lorsque joint par le journal, mardi.

Le nom de l’équipe ainsi que l’identité de ses propriétaires seront annoncés d’ici quelques semaines, a-t-il précisé. Selon nos informations, deux personnalités bien connues du monde du hockey et de la télévision seraient impliquées dans l’arrivée de l’équipe. Le commissaire n’a toutefois rien voulu dévoiler à ce sujet pour le moment.

« On est en train de positionner tout ce qui a trait à la franchise avec les potentiels propriétaires et avec les partenaires, tout le côté branding aussi et la préparation du repêchage d’expansion. Le travail a débuté, on a de bonnes rencontres chaque semaine, mais il reste énormément de travail », a mentionné M. Girard.

Saint-Hyacinthe ne sera pas la seule équipe d’expansion. Il est prévu qu’une franchise s’établisse également du côté de Québec la saison prochaine. La ligue compterait donc huit équipes. Actuellement, elle en regroupe six, soit l’Assurancia de Thetford, les Marquis de Jonquière, les Éperviers de Sorel-Tracy, le 3L de Rivière-du-Loup, les Pétroliers de Laval et le Cool FM de Saint-Georges. Il est prévu qu’un repêchage d’expansion se tienne vers la mi-juin.

L’initiative de cette expansion vient de la ligue elle-même. C’est elle qui a approché la Ville de Saint-Hyacinthe pour lui signifier son intérêt de s’y établir et évaluer la faisabilité du projet. Ce n’est qu’ensuite que les éventuels propriétaires et partenaires se sont greffés au projet afin de créer une nouvelle franchise, a expliqué Jessy Girard.

« Quand j’ai eu la confirmation de la Ville qu’elle était intéressée à accueillir une concession, mes premières démarches ont été de former un groupe opérateur hockey. C’était important pour moi que la franchise soit solide au niveau hockey. De fil en aiguille, ce groupe opérateur là a manifesté son désir d’être plus que de simples opérateurs hockey », a-t-il détaillé.

La ville de Saint-Hyacinthe cochait plusieurs cases pour l’implantation d’une équipe de la LNAH. D’une part, le Stade L.-P.-Gaucher peut accueillir plus de 2000 spectateurs, la ville possède déjà un historique avec la ligue et son emplacement géographique est optimal pour s’ajouter au circuit, a énuméré le commissaire de la ligue.

« On a commencé les discussions avec la Ville un peu avant le temps des fêtes, a soutenu le commissaire. Je pense que la Ville comprend ce que représente la venue d’une équipe de la LNAH. C’est très événementiel. En dehors des séries éliminatoires, ce sont 18 matchs locaux [qui seront disputés et] qui attireront quand même passablement de partisans. Je pense que ça les a intéressés beaucoup. »

« On a une belle collaboration avec la Ville, s’est réjoui M. Girard. Il reste maintenant à nous asseoir avec les organisations en place (Association de hockey mineur de Saint-Hyacinthe, Gaulois de Saint-Hyacinthe M18 AAA et Lauréats du Cégep de Saint-Hyacinthe collégial D1). On va trouver une façon de s’entendre et de cohabiter. Côté calendrier, on a reçu ce qu’il y avait comme disponibilité de glace et on est satisfaits. »

Une histoire avec Saint-Hyacinthe

La LNAH avait fait un séjour remarqué à Saint-Hyacinthe entre 2001 et 2009. L’équipe maskoutaine s’était présentée sous plusieurs noms, passant du Cousin au Top Design, puis du Cristal aux Chiefs. Lors de la majorité des saisons, les spectateurs étaient présents en grand nombre au Stade L.-P.-Gaucher pour encourager leur équipe.

L’aventure s’était toutefois terminée en queue de poisson lorsque les Chiefs de Saint-Hyacinthe avaient été dissous, en 2009, à la suite d’une saison marquée par toutes sortes d’histoires. Des liens avec le crime organisé, qui avaient été exposés au grand jour avec l’arrestation d’un bénévole et administrateur de l’équipe, Éric Bouffard, dans le cadre de l’opération SharQc, avaient notamment terni l’image de l’équipe.

Cela dit, il y a aussi eu de beaux exploits réalisés sur la patinoire par les équipes maskoutaines qui ont évolué dans la LNAH. Lors de la saison 2007-08, le Top Design avait été sacré champion de la saison régulière. Le Cousin avait quant à lui été récompensé du trophée de la meilleure organisation au terme de sa première saison à Saint-Hyacinthe, en 2001-02, en plus d’être couronné champion de l’ouest en 2002-03. Le trophée des champions des séries éliminatoires n’a toutefois jamais été soulevé à Saint-Hyacinthe.

Le circuit a cependant bien évolué depuis qu’il a quitté Saint-Hyacinthe, affirme Jessy Girard.

« On n’est pas du tout dans la même façon de travailler. On rejoint une clientèle différente aussi. Au début, il y a 25 ans, c’était une ligue très dure, mais ça a beaucoup évolué, souligne-t-il. On a énormément de talent maintenant. Le ratio de bagarre par match a été de 1,39 l’an dernier, je pense. On a encore un petit peu le fameux folklore de la ligue nord-américaine, avec les combats un peu plus stagés, mais on s’éloigne quand même pas mal de ça. Notre ADN va toujours rester l’intensité, la robustesse et le talent. On a des joueurs de talent, mais aussi des joueurs très intenses. »