Ce record Guinness a été créé spécialement pour Jani Barré, après une demande qu’elle a formulée à l’organisation mondiale. Pour que sa performance soit digne d’un record, il avait été établi qu’elle devait franchir la ligne d’arrivée sous la barre des 4 h 30. Elle a relevé le défi haut la main avec un chrono de 4 h 19 m 21 s.
« C’est la plus belle réussite de toute ma vie », a lancé Jani Barré, avec une joie débordante, au lendemain de son exploit.
« Je me sens comme si je venais de gagner une médaille d’or aux Jeux olympiques », a-t-elle imagé.
Le marathon de Londres était de loin le plus significatif à ses yeux parce qu’il était le point culminant de près de six ans de dur labeur et de persévérance afin de réaliser l’objectif qu’elle s’était fixé.
« J’avais dit en 2018, quand j’ai fait mon premier marathon à Montréal, que je voulais faire dix marathons à travers le monde et avoir un record Guinness. Je l’avais dit à tout le monde, haut et fort, et j’ai respecté ma parole. C’est une grande fierté pour moi. »
Un drapeau identifiant sa tentative de record Guinness avait été apposé sur son fauteuil roulant afin qu’elle soit visible parmi les quelque 60 000 coureurs qui prenaient le départ à Londres. Les autres coureurs ont d’ailleurs fait preuve de courtoisie en lui laissant la place lorsqu’elle passait, a-t-elle raconté.
Jani savait qu’elle avait de bonnes chances d’enregistrer le temps requis pour obtenir le record. Elle avait déjà réussi à faire un marathon sous les 4 h 30 – lors de son premier, à Montréal – et la forme était au rendez-vous. Une certaine nervosité l’habitait tout de même, considérant l’envergure du moment.
« Je suis partie comme une fusée. Je ne voulais pas partir trop mollo. D’habitude, je fais toujours 10 km en une heure, mais là, j’avais déjà réussi à faire 11 km après une heure! Ça me donnait du jeu pour la suite », a-t-elle affirmé au bout du fil.
Le parcours, plutôt plat, a contribué à la mettre en confiance. « Le marathon de Londres ressemble beaucoup à celui de Berlin. C’est un marathon fait pour battre ses temps », a-t-elle souligné.
Au fil d’arrivée, un représentant des records Guinness l’a accueillie et lui a remis une plaque pour immortaliser le moment.
Par le passé, une autre femme avait parcouru le marathon de Londres en fauteuil roulant régulier, a retracé Bernard Barré, le père de Jani, en fouillant l’histoire de la course. La Britannique Denise Smith avait fait un temps de 4 h 29 m 3 s. La Maskoutaine croit d’ailleurs que l’organisation du record Guinness s’est fiée à cette performance pour déterminer que le temps de 4 h 30 serait celui à battre pour que la performance soit digne d’un record.
Rappelons que, pour chaque marathon auquel elle a participé, Jani Barré était toujours la seule athlète en fauteuil roulant régulier. En plus de Londres et Montréal, la femme de 44 ans a parcouru les marathons de Las Vegas, d’Ottawa, de La Havane (Cuba), de Miami, de Los Angeles, d’Honolulu (Hawaï), de Paris et de New York.
Même si son record est associé à son chrono à Londres, la meilleure performance à vie de Jani Barré reste celle qu’elle avait réalisée au marathon de Montréal, avec un temps de 4 h 12 m 29 s.
Bien qu’elle ait maintenant complété son défi personnel de faire dix marathons à travers le monde, la Maskoutaine n’a pas l’intention de mettre la pédale trop douce.
« Je suis déjà inscrite pour le marathon de Berlin qui célébrera son 50e anniversaire en septembre. Je vais continuer à faire des marathons dans le monde jusqu’à ce que ma santé me le permette », a-t-elle conclu.