23 mai 2024 - 03:00
La Ville de Saint-Pie n’a pas à surveiller l’entreprise CTBM
Par: Le Courrier
Je ne suis pas toujours d’accord avec le maire Mario St-Pierre, mais sur ce point, je le suis sur toute la ligne. Surveiller une entreprise qui rejette plus de 200 000 litres d’eau traitée tous les jours serait intenable pour la Ville et ce n’est pas son rôle.

Lettre ouverte en réponse à l’article intitulé « La Ville de Saint-Pie n’a pas à surveiller l’entreprise, selon le maire » paru dans l’édition du 25 avril du Courrier de Saint-Hyacinthe.

Je fais partie des bénévoles qui travaillent avec les sous-bassins versants de la MRC des Maskoutains. Je ne suis pas toujours en accord avec eux non plus. Nous sommes tous en constante évolution, mais quand je fais la part des choses, je réalise qu’ils m’en ont appris pas mal sur le sujet.

Les cours d’eau sont une fenêtre directe sur la santé du milieu. Avec ce qu’on trouve dans l’eau, on sait tout de suite si on abuse d’un milieu ou si on le respecte. L’agriculture, telle que pratiquée, a un impact assez bien connu et documenté; ce qui fait que je sais à quoi m’attendre quand je côtoie ces cours d’eau.

Ce que j’ai vu à l’automne 2022 au ruisseau des Glaises à Saint-Pie était d’un autre ordre. Le rejet qui sortait du Centre de traitement de la biomasse de la Montérégie (CTBM) m’a semblé fort pollué. Je n’ai pas fait de plainte pour préserver la bonne entente entre voisins et la compagnie s’était engagée à rétablir la situation. J’ai cependant consulté la population et j’ai entendu que plusieurs avaient aussi vu des épisodes semblables au ruisseau.

Je ne me suis jamais attendu à ce que la Ville de Saint-Pie surveille l’entreprise. J’ai approché la Ville en lui proposant d’endosser notre demande au ministère [de l’Environnement] qui demande une meilleure surveillance. Le protocole aurait toutes les raisons d’être amélioré selon nous. Nous signalions aussi que l’usine, qui est remplie d’équipements complexes et en constante évolution ne semble pas avoir de solution de secours en cas d’incident majeur. Je m’attendais à un certain support de la Ville, je ne m’attendais pas à ce qu’on mette ma parole en doute constamment.

À notre première rencontre avec le comité de développement durable de la Ville, nous nous sommes questionnés sur la définition même du terme. J’ai réalisé que le grand oublié du développement durable n’était pas l’environnement, ni le volet économique, mais bien le considérant social. Sitôt sorti du comité, ce considérant social s’est volatilisé. Pourquoi te croirait-on plus que le CTBM? Je n’étais pas là, a dit le maire, quand il a pris son échantillon. C’est difficile de se rendre au bout du processus parce que ça épuise, ce manque de considération.

Les villes et villages ayant sur leur territoire des usines dans le secteur des énergies renouvelables devraient, selon moi, participer au processus d’implantation en relatant le positif, mais aussi les points à améliorer si nous voulons réussir cette transition qui semble s’emballer.

J’en appelle ici à notre députée Chantal Soucy de donner suite au dossier pour faire évoluer l’acceptation et la transparence d’une industrie en plein développement.

Pierre Renard, Saint-Pie

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