Cette approche permet de réduire les passages et les durées de séjour à l’urgence, en plus de diminuer les recours à l’hospitalisation. Les jeunes en situation de crise peuvent aussi recevoir des services dans leur milieu, comme à l’école ou à la maison, afin qu’une situation puisse être stabilisée sans passage à l’urgence. Chaque situation est évaluée par une équipe de professionnels pour établir l’intensité de service nécessaire pour répondre rapidement aux besoins des jeunes.
Les jeunes en crise, qui nécessitent un suivi rapide en santé mentale, vivent majoritairement des crises suicidaires accompagnées de comportements autodestructeurs. Ceci peut se traduire par de graves problèmes d’automutilation ou des ruptures de fonctionnement majeures qui amènent un jeune à vivre une grande détresse. Ces jeunes sont parfois déjà suivis au sein du réseau ou en protection de la jeunesse et certains autres arrivent directement à l’urgence.
« Lorsqu’un jeune se présente à l’urgence, il est évalué par notre équipe d’intervenants en santé mentale qui va établir la pertinence d’être vu par un pédopsychiatre. Ce dernier détermine si le jeune doit être hospitalisé pour une évaluation des symptômes et pour stabiliser son état, auquel cas il est admis sur notre unité d’intervention brève pour 24 à 72 heures. Nos équipes peuvent alors mieux documenter sa situation et avoir un portrait plus juste pour définir ses besoins et bien le soutenir », a expliqué Marie-Claude Larouche, chef d’administration de programme en pédopsychiatrie pour le RLS Richelieu-Yamaska au CISSS de la Montérégie-Est. Elle a ajouté que les suivis vers les services externes en santé mentale ou en pédopsychiatrie, après un passage à l’urgence ou à la sortie de l’hospitalisation de courte durée UIB, évitent qu’un jeune se retrouve en attente ou retourne à l’urgence.
Cette offre se veut complémentaire aux services comme ceux de CAFE (Crise-Ado-Famille-Enfance) pour les familles et jeunes de 18 ans et moins en situation de crise. Ce projet est réalisé grâce à un investissement de 1,9 M$ du ministère de la Santé et des Services sociaux, complété par un don de 79 926 $ d’Opération Enfant Soleil.
« Le déploiement de solutions de rechange à l’hospitalisation, comme les unités d’intervention brèves (UIB), est une des mesures phares du Plan d’action en santé mentale et permet de rapprocher les soins des gens, de favoriser le maintien ou un retour rapide de la personne dans son milieu de vie, tout en prévenant les hospitalisations et le phénomène des “portes tournantes”. Cela représente un changement de culture dans la façon dont on prend en charge les personnes qui se présentent à l’urgence pour des problèmes de santé mentale. Plus spécifiquement, ces nouveaux services à l’Hôpital Honoré-Mercier, incluant l’unité d’intervention brève, permettront de mieux répondre aux besoins des jeunes de la Montérégie qui vivent un épisode de crise en santé mentale », a souligné Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux.
« Le besoin de services en santé mentale est grandissant dans notre région comme partout ailleurs. L’implantation de ce modèle novateur chez nous, à Saint-Hyacinthe, démontre l’écoute et l’engagement de notre gouvernement auprès de nos jeunes. Je suis rassurée de savoir que nos jeunes auront accès à des services spécialisés en santé mentale » , a renchéri Chantal Soucy, députée de Saint-Hyacinthe.