30 mai 2024 - 03:00
Histoire d’ici
L’ancienne église historique de Saint-Hugues
Par: Le Courrier
Incendie de l’ancienne église de Saint-Hugues et intérieur vers 1955. Photos Collection du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, fonds histoire religieuse, CH479

Incendie de l’ancienne église de Saint-Hugues et intérieur vers 1955. Photos Collection du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, fonds histoire religieuse, CH479

Bien que la seigneurie ait été concédée à sieur Claude de Ramesay le 17 octobre 1710, les développements furent lents. Cependant, en 1823, le seigneur Hugues Lemoyne sieur de Martigny donne un terrain, sans aucun bâtiment, qui deviendra le site de l’église paroissiale de Saint-Hugues.

Le 21 janvier 1826, à la demande des familles de la mission de Saint-Hugues, Mgr Lartigue choisit le lieu de la future église. Alors, les gens de Saint-Hugues font corvée et construisent un presbytère-chapelle en bois. La première messe y est célébrée le 14 février 1827. Enfin, le 7 mai 1831, Mgr Bernard-Claude Panet, archevêque de Québec, décrète l’érection canonique de la paroisse, dédiée à Saint-Hugues, évêque de Grenoble.

Le 15 mai 1835, on confie à Mathieu Fournier, entrepreneur de Sainte-Rosalie, le soin de construire la première église. Le 12 juillet 1845, Augustin Leblanc, entrepreneur de Saint-Grégoire de Nicolet, est retenu pour construire le presbytère qui sera béni le 25 janvier 1847.

En 1859 ont lieu des discussions au sujet de la construction d’une nouvelle église, après avoir opté en faveur d’une église à deux clochers, il est décidé de demander à Victor Bourgeau, architecte de Montréal, d’en dessiner les plans. La construction est confiée, le 30 septembre 1859, à Étienne Hébert. La pierre angulaire est posée le 11 juillet 1861. La bénédiction de l’église et l’ouverture au culte datent du 28 septembre 1865.

L’ensemble de ce beau monument est en pierre de taille aux angles et aux fenêtres accusés. La façade est fortement dessinée et modelée par d’importants éléments architectoniques. Les fenêtres, d’inspiration française, agrémentent la façade. Les quatre pilastres encadrent deux fenêtres placées de part et d’autre d’une niche qui loge la statue de saint Hugues. Deux tours en pierres de taille soutiennent les clochers et leurs flèches. Ces clochers forment le repère le plus familier du village et de la paroisse.

L’intérieur, sans doute la partie la plus remarquable de l’édifice, est très harmonieux, d’une grande majesté, le plan intérieur est celui d’une église latine et rappelle les basiliques romaines, dont Sainte-Marie-Majeure. La nef principale est couverte d’un plafond surélevé, découpé de caissons eux-mêmes rehaussés de rosaces finement sculptées. Ce plafond s’appuie sur des murs hauts, percés de niches qui reçoivent huit statues. L’ensemble de ce plafond repose sur un entablement dont la frise, les chapiteaux ainsi que les colonnes assises sur des socles de bonne proportion sont joliment marbrés, également en bois sculpté.

L’église paroissiale de Saint-Hugues fut complètement détruite lors de l’incendie du vendredi 6 avril 1979, peu avant 9 h. C’est la foudre qui aurait causé ce désastre, détruisant ce magnifique monument historique qui faisait la fierté des paroissiens de Saint-Hugues.

C’est le curé de la paroisse qui fut le premier à s’apercevoir, après que la foudre eut frappé l’église, que les flammes ravageaient le toit. Lors des travaux de réfection qui eurent lieu en 1977, on avait enlevé le paratonnerre qui ne fut pas remis en place, alors on peut supposer que si ce paratonnerre avait été là, la foudre ne serait pas tombée sur l’église.

Dès l’arrivée des pompiers vers 9 h, il était déjà trop tard. En effet, le toit s’était effondré sur les bancs et un mur de feu empêchait les pompiers de pénétrer dans l’église, la destruction de l’édifice était imminente. Lorsque l’incendie fut maîtrisé, il ne restait plus que les murs qui vacillaient dangereusement. Une entreprise en démolition fut appelée pour abattre complètement les murs calcinés.

Un an plus tard, le 6 avril 1980, Mgr Louis Langevin, évêque diocésain, venait célébrer la première messe et consacrer l’église paroissiale actuelle, alors récemment construite.

Par Albert Rémillard, membre du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe

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