27 juin 2024 - 03:00
Dans le coin du boxeur Steve Claggett
Un premier combat de championnat du monde pour Michael Gadbois comme entraîneur
Par: Maxime Prévost Durand
Le Maskoutain Michael Gadbois (troisième à partir de la gauche) sera dans le coin du boxeur Steve Claggett pour son combat de championnat du monde le 29 juin. Photo Vincent Éthier - EOTTM

Le Maskoutain Michael Gadbois (troisième à partir de la gauche) sera dans le coin du boxeur Steve Claggett pour son combat de championnat du monde le 29 juin. Photo Vincent Éthier - EOTTM

Lorsqu’il était lui-même boxeur, Michael Gadbois rêvait d’obtenir un combat de championnat du monde. C’est finalement comme entraîneur que le Maskoutain vivra cette expérience alors qu’il sera dans le coin de Steve Claggett (Eye of the Tiger), le 29 juin, à Miami, pour son duel pour le titre WBO des poids super-légers contre le champion Teofimo Lopez.

C’est utopique, mais disons-le tout de même : la fébrilité ne cesse d’augmenter de jour en jour pour Michael Gadbois plus le combat approche.

« Ce sera une super belle expérience. Il y a des coachs qui ont des années d’expérience et qui ne vont jamais avoir cette chance-là, donc c’est une grande opportunité que j’ai de pouvoir vivre ça à 37 ans », souligne-t-il avec un large sourire en entrevue avec LE COURRIER.

Depuis qu’il a accroché ses gants en 2018, après une vingtaine de combats chez les professionnels, l’ex-pugiliste mène une carrière d’enseignant au primaire. En parallèle, il continue à graviter autour de son sport en tant qu’entraîneur adjoint aux côtés de Mike Moffa, une sommité au Québec qui est associé à certains boxeurs d’Eye of the Tiger et avec qui Gadbois avait lui-même travaillé à la fin de sa carrière de boxeur. Ensemble, ils entraînent Steve Claggett depuis près de trois ans.

« Depuis que Claggett est avec nous, il a une fiche de 9-0, souligne le Maskoutain. Et il y a eu des gros combats là-dedans, dont Tony Luis et Miguel Madueno. »

Ces récents succès ont permis au boxeur albertain – détenteur d’une fiche de 38 victoires (26 par K.-O.), 7 défaites et 2 combats nuls – de percer le classement mondial et d’avoir cette opportunité de se battre pour la ceinture WBO.

« C’est certain que ça va être un gros combat. Teofimo Lopez est au top de la catégorie. C’est lui qu’on voulait affronter. Mais dans ses derniers combats, [l’Américain] a démontré qu’il n’aime pas nécessairement subir la pression. Ce sera un bon combat pour Steve », analyse Michael Gadbois.

Sur son calendrier, à la maison, le Maskoutain a d’ailleurs inscrit « And new » à la date du 29 juin, signe qu’il croit aux chances de Claggett de revenir au pays avec la ceinture même s’il est largement négligé.

« Je pense qu’il est capable de faire un combat à son image, dans le style last man standing. Il est prêt pour ça », ajoute-t-il.

Ironiquement, le duo Moffa-Gadbois a aussi eu une part à jouer dans la dernière défaite que Steve Claggett a subie, avant le début de leur association. Les deux entraîneurs étaient dans le coin opposé, celui de Mathieu Germain, un ancien protégé d’Eye of the Tiger. Le Québécois avait battu l’Albertain par décision partagée. Peu de temps après, Claggett commençait à s’entraîner avec Mike Moffa et Michael Gadbois, tandis que l’association entre Germain et Eye of the Tiger prenait fin.

« Quand Mike m’a parlé de travailler avec Claggett, j’étais déchiré parce que j’étais très proche de Mathieu, se remémore le Maskoutain. En même temps, on savait que Claggett pouvait nous amener en championnat du monde. Il a le style pour y arriver. »

La preuve en est maintenant faite.

Une première depuis Sébastien Demers

La dernière fois qu’un Maskoutain a participé à un combat de championnat du monde, c’était le boxeur Sébastien Demers, en 2007. Il était accompagné des entraîneurs Marc Seyer et Alain St-Amand, du Club de boxe de Saint-Hyacinthe.

« Double Trouble », comme était surnommée l’ancienne gloire de la boxe québécoise, n’avait toutefois pas obtenu le résultat espéré et il avait encaissé sa première défaite par K.-O. en carrière lors de ce combat contre le redoutable Arthur Abraham, en Allemagne.

À cette époque, Michael Gadbois venait de se joindre au Club de boxe de Saint-Hyacinthe. Et il se souvient très bien de ce moment.

« Je voyais la préparation qu’il faisait avec Marc [Seyer] et Alain [St-Amand] dans le gym. J’ai eu connaissance de ça en tant qu’athlète qui s’entraînait là et qui idolâtrait Demers. »

Plus tard, dans sa carrière professionnelle, Gadbois s’était lui aussi approché d’une opportunité de se battre en championnat du monde sans toutefois être en mesure de l’atteindre.

« Si j’avais remporté mon combat contre Steven Wilcox pour la ceinture WBC International Silver, j’aurais atteint le top 15 mondial. [Jorge] Linares, qui était champion du monde, arrivait dans sa défense optionnelle. Ça aurait pu m’arriver. […] Si j’avais gagné ce combat-là contre Wilcox au lieu de faire une nulle, j’aurais peut-être eu cette chance-là moi aussi. »

À ce moment, il ne se doutait pas que l’opportunité allait se présenter à lui sous un autre jour quelques années plus tard et qu’il occuperait un autre rôle que celui du boxeur.

« Je suis enseignant dans une classe de 6e année à l’école de Saint-Pie et je dis toujours à mes élèves : faites les choses pour être fiers de vous. Soyez fiers de ce que vous faites, mettez l’énergie et les efforts et, un jour, ça va payer. Le fait de me rendre là maintenant, je trouve ça le fun. C’est un peu à l’image de la personne que je suis. Je travaille fort et je m’implique à fond dans tout ce que je fais », conclut Michael Gadbois.

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