Chaque fois, la même histoire. Je promets de ne pas regarder les Jeux parce qu’il y a trop de drapeaux, trop de nationalisme clinquant et triomphant, trop de NOUS pour moi. Trop de politique, de commanditaires, de controverses et qu’au fond, les Jeux ne changent rien à la course du monde vers un climat de plus en plus néfaste, bien loin du rêve de Pierre de Coubertin d’une « œuvre grandiose et bienfaisante ».

Puis, arrivent les Jeux, les controverses, les commanditaires, la politique et ses oripeaux. Pas question que je regarde ne serait-ce qu’une seconde de ce dispendieux spectacle pour élites fortunées alors que la pauvreté, la guerre et la misère rongent le monde et qu’une athlète lance un marteau très, très loin devant elle… Wow, elle l’a vraiment lancé très loin, impressionnant.

Ah non, j’ai regardé! Ok, juste une seconde, pas plus. Juste voir deux gymnastes américaines féliciter la Brésilienne qui les a battues. Bel esprit sportif. Ou ces athlètes nord et sud-coréens qui se prennent candidement en autoportrait sur le podium, comme si leurs pays n’étaient plus en guerre et… ahahaha! ce sauteur à la perche français dont le membre viril un peu trop lousse accroche la barre et le prive d’une médaille. Hilarant.

Hey! Quossé ça? Je suis en train de regarder! Je regarde de tout mes yeux, mais sans voir les drapeaux, la politique, les commanditaires et les controverses. Je regarde des humains. Je suis ému par leurs pleurs, leur joie et même leurs moments loufoques (ce sauteur a vraiment « mis le paquet » ahaha.) Bref, je NOUS regarde avec nos défauts, nos qualités, nos forces et nos faiblesses et je nous trouve grandioses et bienfaisants.

Au fond, j’avais raison. Les Jeux ne changent rien à la suite du monde. Seuls les humains le peuvent.