15 août 2024 - 03:00
Éducation
Une rentrée modulaire
Par: Le Courrier
Martin Bourrassa

Martin Bourrassa

Qu’on le veuille ou non, il est déjà temps de retomber en mode scolaire et de préparer la prochaine rentrée dans les écoles de Saint-Hyacinthe où elle s’annonce déjà assez populeuse merci, à défaut d’être populaire.

Beaucoup de nos écoles débordent, autant au secondaire qu’au primaire, je ne vous apprends sans doute rien. Cela fait un bon bout de temps que le Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSSH) doit faire preuve d’imagination pour arriver à répondre à la demande et caser tout le monde à la bonne place. L’afflux rapide de la clientèle immigrante n’a fait qu’exacerber la situation et mettre à mal dans quelques cas les statistiques et prévisions du ministère de l’Éducation du Québec.

En attendant des agrandissements, bonjour aux gens de Saint-Simon, ou des constructions d’écoles primaires ou secondaires qui ne viennent pas ou difficilement, le CSSSH ne peut pas faire de miracles. La solution facile et qui a fait ses preuves passe par l’ajout de classes dites modulaires.

Elle consiste à aménager des locaux et des annexes qui se veulent temporaires près des écoles. Ces classes ressemblent tantôt à des maisons mobiles raboutées, tantôt à des conteneurs de luxe. Ce n’est pas l’idéal, mais c’est loin d’être la catastrophe. Au niveau du confort, on me dit que, dans bien des cas, les classes modulaires sont plus confortables, mieux éclairées, mieux ventilées et climatisées que les locaux qui se trouvent à l’intérieur de nos vétustes écoles. Faire la classe et la recevoir dans ces classes modulaires seraient loin d’être une punition pour les enseignants et les élèves. Bien au contraire.

N’empêche que tout récemment, la Ville de Saint-Hyacinthe a voulu marquer la fin de la récréation en faisant part haut et fort de sa préoccupation grandissante à l’égard de la multiplication des classes modulaires sur son territoire.

Au cas où cela vous aurait échappé, l’école secondaire Fadette accueillera quatre classes modulaires à la rentrée. Elle deviendra la cinquième école de Saint-Hyacinthe à s’étendre ainsi dans des locaux d’appoint.

Dans une résolution officielle, les élus n’ont pas hésité à blâmer le gouvernement et le ministère de l’Éducation pour ce manque de planification flagrant. Une critique injustifiée, a répliqué notre députée caquiste, Chantal Soucy, en disant que la Ville était bien au fait des besoins, des demandes de planification et de la pression démographique et qu’elle avait son mot à dire dans la solution.

Si vous me demandez de vous dire qui a tort ou raison, je vous répondrais que la faute doit être partagée entre tous les intervenants, que ce soit les élus municipaux et provinciaux, sans oublier les fonctionnaires. Mais avant de blâmer Québec pour son manque d’efficacité, je regarderais dans ma propre cour. Je m’assurerais d’abord que je fais le maximum pour accélérer la construction d’écoles en fournissant les terrains nécessaires.

C’est d’ailleurs un point de discorde au niveau municipal depuis que Québec oblige les municipalités à fournir gratuitement aux centres de services scolaires les terrains nécessaires pour construire de nouvelles écoles. Encore une fois, la Ville et bien d’autres n’ont pas manqué de dénoncer cette nouvelle règle, mais rien n’a changé et rien n’indique un changement d’orientation. Au lieu d’envoyer des résolutions à Québec, la Ville devrait peut-être accélérer ses négociations avec les promoteurs, considérant le temps qu’il faut pour construire de nouvelles écoles.

Vu ce qui précède, j’ai bien peur que ce ne soit pas demain la veille que nous pourrons dire adieu aux écoles modulaires dans la région de Saint-Hyacinthe. On s’est d’ailleurs habitué à leur présence dans le paysage. La rentrée 2024 marquera en effet le 20e anniversaire de leur implantation à Saint-Hyacinthe. Les trois premières classes modulaires ont fait leur apparition à la polyvalente Hyacinthe-Delorme à l’automne 2004. On parlait à ce moment d’un contrat de location de trois ans d’une valeur de 198 000 $. En 2021, 11 autres classes modulaires y ont fait leur apparition et, trois ans plus tard, elles y sont toujours. À propos de ces classes modulaires, l’ancien président de la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe, Richard Flibotte, confiait en 2018 qu’il s’agissait d’une option de dernier recours. Six ans plus tard, M. Flibotte est passé à autre chose, mais les classes modulaires sont toutes restées…

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