15 août 2024 - 03:00
Pluies diluviennes et inondations
Saint-Valérien a été paralysée par le passage de la tempête Debby
Par: Adaée Beaulieu
Environ 80 % du village de Saint-Valérien-de-Milton a été fermé à la circulation en raison des inondations causées par la tempête Debby, le 9 août. Photo Evelyne Lussier

Environ 80 % du village de Saint-Valérien-de-Milton a été fermé à la circulation en raison des inondations causées par la tempête Debby, le 9 août. Photo Evelyne Lussier

Les importantes précipitations du 9 août ont également causé des inondations dans certains secteurs de Saint-Pie, mais les dégâts sont somme toute mineurs. Photo Adam Bolestridge | Le Courrier ©

Les importantes précipitations du 9 août ont également causé des inondations dans certains secteurs de Saint-Pie, mais les dégâts sont somme toute mineurs. Photo Adam Bolestridge | Le Courrier ©

Des routes ensevelies sous l’eau, des voitures prises au piège et une centaine de résidences inondées, la tempête Debby a laissé derrière elle un lourd bilan à Saint-Valérien-de-Milton, forçant même l’évacuation du village le 9 août.

Selon les autorités, pas moins de 110 résidences ont été inondées dans cette municipalité, tout comme le CPE et l’école primaire, alors que plus de 120 mm de pluie sont tombés dans cette région.

Déjà à 9 h, une réunion d’urgence avait été organisée, regroupant le directeur du Service de sécurité incendie de Saint- Valérien-de-Milton, Sylvain Laplante, le maire Daniel Paquette, la directrice générale Caroline Lamothe et les employés des travaux publics et de la voirie. En raison des quantités de pluie déjà tombées, du niveau de la rivière Noire et des prévisions météorologiques, il a été convenu de demander à une dizaine de pompiers sur appel de se rendre disponibles.

Puis, vers 14 h, ils ont tous été convoqués pour un total de 20 pompiers. C’est à ce moment qu’ils ont commencé à aller à la rencontre des citoyens pour leur demander d’évacuer leur maison, de fermer les entrées électriques et de monter les meubles qui se trouvaient dans les sous-sols. « Ce fut vraiment une course contre la montre, car en deux heures, la situation a vraiment dégénéré », a raconté au COURRIER M. Laplante. Déjà avant 16 h, environ 80 % du village, incluant la rue Principale ainsi que d’autres rues avoisinantes, a été fermé à la circulation. La Sûreté du Québec et le ministère des Transports sont aussi venus en renfort.

Selon le directeur du Service de sécurité incendie, l’étape la plus complexe a été de venir en aide aux enfants et aux monitrices qui se trouvaient au camp de jour. La directrice générale a fait venir un autobus vers 16 h pour les transporter jusqu’à la caserne. Toutefois, puisque la caserne était aussi cernée par l’eau, ils ont finalement été conduits à la sortie de la municipalité où les parents ont pu les récupérer. « Il n’y avait plus rien qui pouvait entrer et sortir du village », a témoigné Sylvain Laplante. Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montrait même plusieurs kayakistes se promenant dans le village.

Le sous-sol de l’école Saint-Pierre a également été inondé et des travaux devront être effectués, mais le Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSSH) a assuré que la rentrée ne sera pas compromise.

Le CPE fortement endommagé

L’installation Les Petits Malins de Saint-Valérien-de-Milton du CPE Mafamigarde, située sur la 1re Avenue, a aussi vu son sous-sol être inondé. Le personnel avait de l’eau jusqu’à la hauteur des genoux en raison d’un refoulement d’égout. Selon la directrice générale du CPE Mafamigarde, Chantal Pelletier, c’est vers 14 h que l’eau a commencé à monter rapidement. Les éducatrices ayant des locaux au sous-sol se sont donc dépêchées de monter les enfants, leurs biens personnels et les matelas au rez-de-chaussée. Puis, vers 15 h 30, les parents ont été avisés de venir chercher leurs enfants le plus rapidement possible. Vers 16 h 30, les éducatrices sont parties à pied avec les derniers enfants pour se réfugier au restaurant Le Cachot, situé à proximité.

Le propriétaire du bâtiment ainsi que deux vaillants citoyens ont pompé toute l’eau dans le sous-sol au cours de la nuit. Selon Mme Pelletier, s’ils n’avaient pas agi rapidement, l’eau aurait atteint le panneau électrique. D’ailleurs, les pompiers s’étaient assurés de couper le courant. Les dommages sont néanmoins évalués, pour le moment, à 400 000 $ et les travaux devraient s’échelonner sur trois mois.

Le CPE est fermé jusqu’au 16 août. Si le ministère de la Famille accepte, le plan de relocalisation consistera à transférer, dès le 19 août, les 26 enfants dont les locaux se trouvaient au sous-sol au Chalet des loisirs puisque le camp de jour sera terminé. Puisque la ventilation est indépendante d’un étage à l’autre, les 21 enfants dont les locaux sont situés au 1er étage pourront rester sur place pour le temps des travaux.

De nombreuses conséquences

Pour l’ensemble du village, le directeur du Service de sécurité incendie a recensé 13 véhicules engloutis et de nombreuses rues endommagés. Les rues qui avaient été fermées ont pu être rouvertes vers 3 h 30 dans la nuit du 9 au 10 août. Vers 5 h, les employés ont fait une tournée du réseau routier pour constater les dommages. La route 211 a été la plus touchée. Sur les routes appartenant à la Municipalité, plusieurs ponceaux ainsi que du gravier ont été déplacés. Les routes de terre sont aussi fortement endommagées. « C’est un vrai champ de mines », a déclaré Sylvain Laplante. Les 12 et 13 août, le nivelage des chemins en gravier avait déjà commencé, a indiqué le maire Daniel Paquette.

Le 10 août au matin, deux Valériennois ont raconté au COURRIER que l’eau atteignait cinq pieds dans leur sous-sol et qu’ils devront donc être hébergés par de la famille. Leur terrain a aussi subi des affaissements à plusieurs endroits.

Ce jour-là, en raison de l’absence d’aqueduc sur le territoire, la Municipalité a informé les citoyens des normes à suivre pour les puits dans le cas de sinistres comme celui-ci, a mentionné le maire. Un rappel a aussi été envoyé le 12 août incluant la description des dédommagements qu’il est possible d’obtenir auprès du gouvernement provincial. Cette même journée, des conteneurs à déchets ont été installés au parc Mon Repos pour les citoyens ayant de la démolition à faire à la suite du sinistre.

Plus de peur que de mal à Saint-Pie

Du côté de Saint-Pie, bien qu’elle ne soit pas sortie de son lit, la rivière Noire menaçait les résidences à proximité. Certaines ont tout de même subi des dommages. Le directeur du Service de sécurité incendie de Saint-Pie, Sylvain Daigneault, a indiqué que les dégâts d’eau recensés sur le territoire ont surtout été causés par des pompes de puisard défectueuses. Les terrains et les champs ont toutefois été considérablement inondés par endroits en raison des fortes pluies.

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