Les derniers développements de la campagne présidentielle américaine ont chamboulé la scène politique. Le retrait de Joe Biden de la course à la Maison-Blanche suivi de l’arrivée de Kamala Harris à la tête du Parti démocrate a créé un véritable revirement de situation en freinant l’élan de Donald Trump, du Parti républicain.
« Cette année, l’élection du président des États-Unis est exceptionnelle. Peu importe qui sera le prochain occupant ou la prochaine occupante de la Maison-Blanche, il y a un certain nombre d’enjeux cruciaux à surveiller. La sécurité alimentaire nord-américaine représente un enjeu majeur. Notre volonté, c’est de dépendre de moins en moins de l’Asie. On est conscient que les Américains ont une position ouvertement hostile à notre système de gestion de l’offre, notamment nos quotas sur le lait, la volaille et les œufs », a souligné M. Savard-Tremblay.
Le député bloquiste mentionne que les États-Unis s’activent de plus en plus pour se protéger contre la montée en puissance de la Chine, en adoptant des mesures concrètes, à l’inverse du Canada. « Les États-Unis ont maintenant une sensibilité accrue à la montée en puissance de la Chine qui a longtemps été observée avec naïveté par Washington, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ottawa devrait faire de même de son côté puisqu’on est en retard par rapport à cela. Il va falloir emboîter le pas pour parvenir à une coopération géopolitique et militaire. »
M. Savard-Tremblay a également évoqué la guerre commerciale contre l’industrie forestière québécoise. Ce conflit qui concerne les importations de bois d’œuvre s’étire depuis longtemps et doit se régler au plus vite, a-t-il indiqué. « Les droits appliqués à répétition par les États-Unis sur les importations de bois d’œuvre sont injustifiés et plusieurs instances de règlement des différends économiques nous ont donné raison à plusieurs reprises. »
L’élu de Saint-Hyacinthe–Bagot relève l’importance de démontrer à Washington les liens de partenariats qui pourraient être développés. « On doit montrer à Washington qu’on peut être un bon partenaire et un allié important dans cette chaîne nord-américaine qui sera à reconstruire parce que le monde de demain pourrait être très dangereux et on ne peut plus dépendre de l’Asie. La crise de la COVID-19 nous a montré qu’on a été naïfs et dépendants de la Chine. […] Il va falloir démontrer notre sérieux si on veut être pris au sérieux par Washington. »
Quant à l’issue de la course électorale, Kamala Harris a, selon lui, toutes les chances de gagner cette course à la Maison-Blanche. « À mon humble avis, Mme Harris a autant de chances que M. Trump d’être élue. Le système politique des États-Unis est un système bipartite. C’est une grande démocratie, mais qui doit toujours être prudente par rapport à une certaine bureaucratisation et institutionnalisation des partis politiques. »