22 août 2024 - 03:00
Rien n’y fait
Par: Le Courrier
Inondation, feux de forêt, périodes de canicule, sécheresse, moisissures dans les maisons, délocalisation, augmentation des primes d’assurances, verglas, ouragans, débordements d’égouts. La liste s’allonge d’année en année. Il y a plus de 40 ans maintenant que des scientifiques nous alertent concernant notre façon de vivre sur la planète. Ils nous expliquent avec beaucoup de détails, trop peut-être, les effets de nos styles de vie sur la biosphère. Rien n’y fait, on continue à dilapider notre budget de ressources comme si de rien n’était.

À la suite du passage des restes de la tempête Debby le 9 août, plusieurs reportages nous ont montré les dégâts causés. Beaucoup d’eau, énormément d’eau. La question qui était sur toutes les lèvres était : est-ce que mes assurances vont payer?

Et voilà toute la ribambelle de doléances envers nos gouvernements de proximité et autres afin qu’on accentue les protections et les actions de résiliences face aux changements climatiques. Il s’en trouve qui veulent qu’on grossisse les réseaux d’égouts pluviaux, d’autres qui prônent des jardins de pluie pour absorber le surplus d’eau, d’autres enfin qui veulent être dédommagés pour une relocalisation.

On est fort en café sur les diachylons qu’on veut mettre à notre style de vie. Mais aucun reportage n’a été produit sur les causes de cette tempête. On ne veut pas le savoir, on ne veut pas changer quoi que ce soit à notre façon de vivre. Nous sommes collectivement comme un automobiliste qui fonce vers un mur et ne pense même pas à lever le pied alors qu’il frôle déjà le mur.

La décroissance, vous connaissez? La diminution de notre consommation excessive de produits venant de l’autre côté de la planète, nos voyages de plaisir en avion, ce ne sont que deux des causes de ces phénomènes. On n’en parle pas du tout. Pourtant, on pourrait facilement commencer à travailler aussi sur les causes, mais rien n’y fait. On continue à se trimballer partout sur la planète pour voir les beautés du monde pendant qu’elles y sont encore.

Cinq jours après la tempête, voilà qu’un économiste de l’IDEM (Institut de développement économique de Montréal) présente sa vision du développement des terres en friches sur l’Île Jésus (Laval). Il prône un développement domiciliaire à grande envergure pour endiguer la crise du logement. Jamais au grand jamais cet économiste n’a envisagé plutôt la remise en culture de ces terres afin de développer l’agriculture de proximité avec ce grand marché qu’est la région de Montréal. Voilà un autre exemple de la mentalité du tout à l’argent qui ne change pas.

Rien n’y fait.

Jacques Tétreault, Saint-Dominique

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