Ce concours met en lumière de jeunes agriculteurs qui se démarquent par l’excellence de leur profil entrepreneurial, leurs réalisations et leurs compétences en gestion. Le dévoilement des gagnants aura lieu le 20 novembre. Des prix totalisant 13 000 $ seront alors remis, variant de 1500 $ à 5000 $.
« Le démarrage de l’entreprise avec ma partenaire, à partir de nos propres moyens et dans un contexte agricole difficile, est une source de fierté, d’autant plus que nos produits sont bien accueillis par notre clientèle », a déclaré M. Tougas dans son dossier de candidature.
Lors du passage du COURRIER, les propriétaires ont raconté comment ils ont fait preuve de résilience pour trouver une ferme alors qu’ils désiraient devenir autosuffisants. C’est finalement grâce au service L’Arterre, de la MRC des Maskoutains, qu’ils ont trouvé la perle rare en 2022, après deux ans de recherches. Après avoir préparé et drainé le terrain cet automne-là, ils ont aménagé des jardins visibles de la route et installé un kiosque maraîcher à l’entrée de leur terrain.
Puis, à l’hiver 2023, ils ont aménagé une première serre qui leur a permis de générer 40 % de leurs revenus cette année-là. Une seconde devrait voir le jour au cours de l’automne grâce à la bourse agricole de la MRC des Maskoutains que la ferme a remportée en 2023. L’hiver, la serre n’est pas chauffée, car on y trouve des cultures résistantes au froid.
Les légumes produits, comprenant une centaine de variétés qui poussent au gré des saisons, sont offerts en paniers à la ferme. Des paniers sont également proposés à Montréal – à l’Hôpital Notre-Dame et dans le quartier de La Petite Patrie – une fois par semaine de juin à octobre. Le couple participe aussi à un mini marché dans ce quartier les mercredis. Il se joint aussi à un marché à Pointe-aux-Trembles le samedi jusqu’à la fin septembre avant de migrer vers celui de Saint-Bruno-de-Montarville en octobre. Puis, il revient au Marché de Noël de Pointe-aux-Trembles.
De nombreux restaurants mettent aussi leurs produits en valeur comme le Millésime à Saint-Hyacinthe ainsi que le Rouge Gorge, le Nolan et plusieurs autres à Montréal. « Ce sont tous des restaurateurs qui apprécient les produits locaux, frais et de qualité. Nous nous assurons que tous les légumes que nous récoltons sont beaux et colorés. Nous avons des standards très élevés et on nous dit que nos produits se conservent bien. Chaque légume a une histoire. Nous ne vendons pas juste des légumes, mais une expérience », a expliqué M. Tougas.
Pour y parvenir, les légumes sont cueillis très tôt le matin, plongés tout de suite dans l’eau froide, puis placés dans une chambre froide avant d’être vendus au maximum deux jours plus tard.
Une approche différente
Selon les propriétaires, c’est leur vision de l’agriculture qui leur a valu de se retrouver finalistes pour le concours Tournez-vous vers l’excellence!. Leur gestion repose sur trois piliers. D’abord, l’économie et leurs valeurs écologiques les ont poussés à produire à petite échelle sur 0,5 hectare en utilisant le moins de machineries possible pour maintenir le sol en santé. Pour assurer des revenus rapides sur cette petite superficie, ils misent sur les séquences, c’est-à-dire la succession des cultures, et leur protection avec des bâches. Cela leur permet de mieux s’adapter aux changements climatiques. « Si nous avons des pertes, nous pouvons compter sur les autres cultures », a mentionné M. Tougas. Les invendus sont d’ailleurs envoyés à la Moisson maskoutaine à Saint-Hyacinthe. De plus, lors de fortes pluies, l’eau en trop qui se retrouve dans le champ est pompée dans l’étang et peut être utilisée en cas de sécheresse.
Puis, l’aspect social les motive à sensibiliser les consommateurs à l’importance de manger local et biologique. Des portes ouvertes sont d’ailleurs prévues en 2025, mais ils ont déjà accueilli les élèves de l’école locale et ont réalisé un projet de semis avec eux. Michaël Tougas offre aussi une formation disponible partout dans le monde via l’Institut jardinier maraîcher. Le couple travaille également à établir une communauté d’agriculteurs de la région basée sur l’entraide plutôt que la compétition.
À court ou moyen terme, le couple désire ajouter graduellement des blocs de culture aux 24 déjà présents. Il désire également aérer l’étang et végétaliser son contour. L’aménagement de la deuxième serre permettra aussi d’y installer la pépinière qui se trouve actuellement dans le garage.