19 septembre 2024 - 03:00
Usine d’épuration : une entente de confidentialité qui passe mal
Par: Sarah-Eve Charland
La présidente du Groupe Robin, Nellie Robin, a affirmé ne pas avoir signé d’entente de confidentialité. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La présidente du Groupe Robin, Nellie Robin, a affirmé ne pas avoir signé d’entente de confidentialité. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La Ville de Saint-Hyacinthe a demandé au Groupe Robin de signer une entente de confidentialité concernant toute information sur la dispersion des odeurs et les émanations de H2S en provenance de l’usine d’épuration, sans quoi le promoteur devait payer une pénalité de 10 000 $.

« J’ai refusé de signer le document. Je pense que c’est la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd’hui », a affirmé la présidente du Groupe Robin, Nellie Robin, le 16 septembre lors de l’assemblée publique de consultation concernant le moratoire sur les constructions aux abords de l’usine d’épuration.

En décembre 2022, le Groupe Robin a su que le développement d’une nouvelle phase du Projet M était bloqué. Ce n’est que 11 mois plus tard qu’il a pu obtenir une rencontre avec les représentants de la Ville pour mieux comprendre la décision.

À cette occasion, un document légal a été présenté à Mme Robin, lui demandant de garder confidentiel toute information ou tout document obtenu de la Ville de Saint-Hyacinthe, de ses employés ou de consultants en lien avec les odeurs ou émanations de l’usine d’épuration des eaux usées, incluant le rapport sur la dispersion du HS. En cas de non-respect de l’engagement, la Ville imposerait une pénalité de 10 000 $.

« J’étais dans l’incompréhension tant par la manière de procéder que par la teneur des informations qui m’étaient communiquées. J’ai une centaine de locataires dans la zone visée. Je comprends mal comment la Ville pouvait me demander de fermer les yeux et de garder le silence », ajoute la promotrice.

La directrice générale de la Ville de Saint-Hyacinthe, Chantal Frigon, se défend d’avoir voulu cacher de l’information. Les résultats de l’étude qui révèlent des dépassements des normes environnementales sur la dispersion du HS ont été communiqués à l’automne 2022 à l’administration et au conseil municipal.

« À ce moment-là, il n’y a pas eu de décision du conseil de cacher l’information. On était à prendre la mesure des résultats. […] Par mesure de prudence, on a travaillé avec l’un des promoteurs qui étaient dans un cheminement critique au niveau de son développement. On a cru bon de l’informer de la situation dans laquelle on se trouvait. L’entente, c’était dans le but de partager [avec un promoteur] de l’information qui n’était pas encore publique parce que le conseil n’avait pas encore statué sur la suite des choses », précise Mme Frigon.

En décembre 2023, le Groupe Robin a déposé une poursuite judiciaire. À ce moment, les procureurs représentant la Ville ont recommandé de ne pas rendre accessibles les études.

LE COURRIER a tenté d’obtenir l’étude en question par demande d’accès à l’information auprès de la Ville de Saint-Hyacinthe, mais a reçu une fin de non-recevoir. Il a toutefois pu consulter le document récemment puisqu’il est devenu public en étant déposé en preuve dans le dossier judiciarisé.

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